La finaliste de la primaire écolo Sandrine Rousseau a été exclue jeudi 3 mars 2022 de l'équipe du candidat Yannick Jadot pour des propos au vitriol sur la stratégie de l'écologiste rapportés par Le Parisien, a annoncé le directeur de campagne dans un communiqué. Cet article "illustre ses choix de faire prévaloir une expression personnelle sur le collectif", estime Mounir Satouri. "Nous prenons acte de sa décision. Sandrine Rousseau n'assume donc plus de responsabilités au sein de la campagne écologiste", ajoute-t-il. "Elle ne préside plus le conseil politique, elle n'est plus conseillère spéciale du candidat", a-t-il précisé à l'AFP, égrenant les postes-clés que la chantre de "l'éco-féminisme" occupait sur le papier.
"Nos grands stratèges politiques [chez EELV, NDLR] sont juste nuls! Je deviens folle! Ils se plantent sur tout... C'est un gâchis", lui est-il notamment attribué. Elle se plaint par ailleurs de n'avoir jamais été invitée à un meeting ou à un déplacement de Yannick Jadot lors de cette campagne présidentielle. Sandrine Rousseau a formellement démenti auprès de l'AFP les propos cités par Le Parisien : "Ce sont des propos uniquement rapportés, de couloir."
Les relations entre les deux finalistes de la primaire de septembre dernier n'ont jamais été harmonieuses en raison d'une divergence sur la ligne politique, Yannick Jadot se posant en défenseur d'une écologie pragmatique et Sandrine Rousseau prônant la radicalité.
Cet incident vient percuter une campagne qui peine à décoller depuis de nombreux mois. Les sondages donnent actuellement Yannick Jadot à entre 5 et 6,5% des intentions de vote, loin du second tour mais aussi de Jean-Luc Mélenchon, donné au-dessus des 10%.
Avec cette exclusion, Sandrine Rousseau va concentrer son énergie à la lutte pour l'environnement selon une ligne qui lui convient. Sur son compte Twitter sur lequel elle est très active, la professeur d'économie n'a pas directement réagi à cette affaire mais a alerté sur le rapport du GIEC. "Passez une bonne nuit parce que demain il va nous falloir changer le monde", a-t-elle écrit.
Le chef d'EELV, Julien Bayou, a déclaré sur BFMTV à propos de la militante écolo-féministe : "Une campagne c'est un effort collectif, en soutien à la candidature de Yannick Jadot. C'était ce à quoi elle s'était engagée dans le cadre de la primaire, et avec ses états d'âme ou sa stratégie personnelle, elle nuisait à tous les efforts de tous les militants écologistes". Selon lui, "le plus simple est qu'elle se mette elle-même (sic) en dehors de la campagne, pour qu'elle puisse faire ses commentaires si elle le souhaite". Reste à voir sur les jours à venir les conséquences du départ de ce pilier contesté des Verts.