Coup dur pour Rachida Dati. La députée européenne et maire du 7e arrondissement de Paris qui a demandé à la justice l'interdiction de la publication de la bande dessinée Rachida, au nom des pères, illustrée par Bernard Swysen et écrite par le journaliste Yves Derai, a été déboutée de l'ensemble de ses demandes mercredi 24 avril.
Le juge a estimé que 12 Bis, l'éditeur de la BD, "ne dépasse pas les lois de la satire politique". Le président du tribunal de grande instance de Versailles, Patrick Henry-Bonniot, a jugé que Rachida, au nom des pères, dont le scénario évoque le parcours de l'ex-Garde des Sceaux mais aussi sa fille Zohra, (4 ans) et la recherche de paternité la concernant, "ne porte pas atteinte à l'intimité de la vie privée" de la femme politique et de Zohra "alors que la médiatisation par madame Dati de la parentalité de sa fille a accompagné sa vie politique depuis quatre ans".
Rachida Dati, qui avait demandé 100 000 euros de dommages et intérêts pour elle et sa fille et, à défaut d'interdiction, la publication d'un bandeau sur chaque exemplaire de la BD stipulant que celle-ci était attentatoire à sa vie privée et à celle de sa fille, n'obtient donc pas gain de cause dans cette affaire.
Me Richard Malka, avocat de l'éditeur, se réjouit pour sa part de cette décision de justice qui, selon lui, a "retenu d'une part le droit à l'humour et d'autre par la complaisance de Mme Dati en matière d'utilisation de sa propre vie privée". Rachida, au nom des pères paraîtra donc jeudi dans les librairies.