Fait assez rare pour le noter, Rafael Nadal a perdu une finale de Grand Chelem... L'Espagnol s'est incliné à Melbourne lors de l'Open d'Australie, face à un Stanislas Wawrinka intouchable. De quoi faire craquer l'Espagnol pourtant réputé pour avoir des nerfs d'acier.
Ce dimanche 26 janvier, le Suisse, éternel dauphin de Roger Federer, est enfin entré dans la lumière, et de la plus belle des manières qui soient. Celui qui pointe aujourd'hui au troisième rang mondial a bousculé un Rafael Nadal méconnaissable, en pleurs à la fin du match.
Des larmes de tristesse et de douleur, puisque le taureau de Manacor a été handicapé par une blessure au dos qui l'a empêché de défendre ses chances, outre l'absence de son porte-bonheur, sa belle Xisca. "Dès l'échauffement, j'ai senti que quelque chose n'allait pas avec mon dos. À la fin du premier set, ça s'est aggravé. Mais le moment critique est arrivé au tout début du deuxième set : un mauvais mouvement sur un service et j'ai senti que mon dos s'était bloqué. C'était très tendu", racontait-il, ému, en conférence de presse. Si bien qu'il fut obligé de faire appel à plusieurs reprises au kiné, ou de disparaître pour faire soigner un dos douloureux.
Pour autant, pas question de mettre un terme à cette finale, même s'il se sentait incapable de défendre ses chances : "Abandonner ? Je déteste ça. C'est la dernière chose que j'aurais voulu faire. Pour le public, pour le tournoi, pour l'adversaire, je devais lutter et résister tout en sachant que je ne gagnerais pas comme ça. J'étais triste. Mais je suis aussi fier de mon comportement." Mais surtout, Rafael Nadal souhaitait que l'on parle de son adversaire du jour, en état de grâce pendant le premier set et jusqu'à la blessure de l'Espagnol. "Désolé, mais j'ai assez parlé de ça, confiait Rafa en conférence de presse. C'est le jour de Stan. Et c'était pas le mien."
Stanislas Wawrinka, meilleur ami du déjanté Benoit Paire, a joué un tennis formidable qui lui a permis de battre un peu plus tôt dans la semaine Novak Djokovic, triple tenant du titre. "Le premier set de Wawrinka a été incroyable, reconnaissait Toni Nadal, l'oncle entraîneur. Même si Rafael n'avait pas eu son problème, pas sûr que nous ayons pu gagner un set." Car avant d'être réduit à un rôle de sparring-partner par sa blessure, Rafael Nadal n'a rien pu faire face à l'autre Suisse. "Stan a été grand. J'aurais rêvé d'avoir son revers. Il mérite sa victoire", déclarait la légende Pete Sampras en lui remettant son trophée.
Malgré tout, Rafael Nadal ne pouvait retenir ses larmes lors de la cérémonie de remise des trophées. Et si les médias le pressaient de question, lui n'avait qu'un seul mot à la bouche, qu'une seule pensée : "Stan, c'est mon ami, il joue à un niveau merveilleux depuis des mois, il mérite ce titre. Je suis vraiment content pour lui."
Et un peu triste pour lui-même...