Le titre de L'Équipe est sans équivoque : Légendaire. Car Rafael Nadal, 26 ans, est bien entré dans la légende en décrochant un septième titre sur la terre battue de Roland-Garros, son jardin. Cinquante-trois matchs et une seule défaite du côté de la porte d'Auteuil en 2009, contre Robin Söderling.
Il dépasse ainsi Björn Borg et ses six victoires pour se poser en maître incontestable et incontesté de la terre battue. Une performance unique et inimaginable, pourtant réalisée par l'Espagnol, qui n'a cédé qu'un seul set durant la quinzaine parisienne, à son adversaire d'une finale rocambolesque et disputée sur deux jours. Novak Djokovic, numéro un mondial, n'aura su déjouer les coups de son adversaire que le temps d'un set, avant qu'une pluie battante ne vienne interrompre le duel des deux meilleurs joueurs au monde sous les yeux des people transis de froid. Lundi, donc, Rafael Nadal est venu conclure un match inoubliable, tant par l'enjeu que par son déroulement, et à la fin duquel le jeune homme n'aura pu retenir ses larmes et s'est écroulé sur le court avant de se précipiter en tribune pour rejoindre son clan pour de longues étreintes.
Un Rafael Nadal qui malgré l'exploit réussi n'en gardait pas moins ce petit côté humble qui le caractérise et fait son succès : "Ce n'est pas à moi de dire si je suis le meilleur de l'histoire sur terre. Moi, je ne le sais pas. (...) Ce qui compte, ce n'est pas d'avoir gagné le septième Roland-Garros. C'est de l'avoir gagné tout court !" Mais le Majorquin, qui a passé sa nuit de dimanche à lundi à regarder des épisodes de Dragon Ball, n'est pas pour autant la machine à gagner que l'on décrit parfois. "J'ai toujours la peur de perdre. Tous les jours, qui que ce soit en face, je me dis que je suis obligé d'être à fond. Pendant ces sept ans, je n'ai pas toujours été bon, loin de là. Mais, mentalement, j'ai toujours été à cent pour cent", confie-t-il dans les colonnes de L'Équipe.
Et l'année prochaine, Rafael Nadal sera encore là, comme il l'a promis au public du court Philippe-Chatrier, et en français dans le texte, pas rancunier malgré le vol, durant la nuit de lundi à mardi, de sa montre d'une valeur de 300 000 euros. Après sa victoire, le jeune homme s'est plié à la traditionnelle séance photo sur le pont de Bir-Hakeim avec le trophée, comme Maria Sharapova avant lui, le samedi, après avoir triomphé chez les femmes. Douché, souriant, petit short et T-shirt de blanc accompagné du drapeau espagnol devant la tour Eiffel pour l'occasion, Rafael Nadal n'a pas manqué de terminer la soirée en costume pour une longue nuit dans un palace parisien.
L'hôtel Intercontinental a en effet vu débarquer le clan Nadal, qui a célébré dignement ce septième titre historique à grand renfort de champagne. Rafa est apparu souriant et détendu, saluant les personnes présentes avant de se prêter au jeu du petit discours et de la traditionnelle séance photo de groupe. Une soirée à laquelle n'a pas manqué de se joindre Maria Francisca Perello, dite Xisca, la compagne du Majorquin, et probablement sa plus belle récompense de cette longue journée.