L'ex-secrétaire d'État aux Droits de l'homme (2007-2009) puis aux Sports (2009-2010), Rama Yade, 36 ans, peut souffler. Mise en cause dans un procès pour "faux, usage de faux et inscription indue sur une liste électorale", elle a finalement été relaxée ce jeudi 28 mars 2013 par la justice.
C'est une Rama Yade enceinte qui s'était présentée devant le tribunal correctionnel de Nanterre, le 28 février, pour s'expliquer sur ces chefs d'accusation. Le parquet avait requis le mois dernier une amende de 5 000 euros mais pas de peine d'inéligibilité. Aujourd'hui, cette relaxe prononcée par la très médiatique présidente de la 15e chambre correctionnelle, Isabelle Prevost-Desprez, soulage l'élue encartée à l'UDI, dont elle est vice-présidente auprès de Jean-Louis Borloo. "Elle est extrêmement heureuse de cette décision qui confirme sa bonne foi et ce qu'elle dit depuis le début", a déclaré son avocat Me Antonin Lévy, alors que sa cliente était absente au moment du jugement. Pour mémoire, la justice soupçonnait l'élue régionale et municipale de Colombes d'avoir triché à deux reprises sur sa domiciliation pour pouvoir rester inscrite sur les listes électorales.
Lors de sa convocation devant la justice, Rama Yade avait nié toute volonté de tromperie et avait alors parlé "d'instrumentalisation de la justice à des fins politiques par des gens peu recommandables". Dans son viseur ? Le maire PS de Colombes, Philippe Sarre. Ce dernier avait signalé au parquet en décembre 2011, après l'avoir radiée des listes, qu'il y avait matière à enquêter sur le lieu de résidence de Rama Yade. À l'époque, candidate dans la 2e circonscription des Hauts-de-Seine, elle avait invoqué un "simple changement de bureau de vote consécutif à un changement d'adresse".
Thomas Montet