Depuis la "campagne" des Bleus en Afrique du Sud, Rama Yade fait beaucoup parler d'elle. Peut-être trop. Et pas pour de bonnes raisons. Que ce soit à l'occasion de la médiatisation du prix de l'hôtel de l'équipe de France, en passant par son propre séjour sud-africain à gros frais, et le rendez-vous manqué avec les Bleus lors de la visite d'un township, Rama Yade - en couverture de VSD demain - est de toutes les polémiques.
Le Canard Enchaîné - qui lorsqu'on botte en touche ou qu'on nie ses informations et ses coups de bec, se déchaîne ! - également en kiosques demain, en remet une couche à travers un brûlot intitulé "Carton rouge pour Rama Yade", et sous-titré "Le train de vie de la sous-ministre aux Sports a déjà déraillé. Elle risque le hors-jeu."
S'ensuit un long article dans lequel le journal repasse en revue les dépenses de la secrétaire d'Etat aux Sports. D'autant plus, qu'après l'annulation de la garden party du 14 juillet à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il allait voir les dépenses de son gouvernement à la baisse...
Cependant, d'après le Canard Enchaîné, cela n'empêche pas Rama Yade de devenir... gourmande. Ainsi, selon l'hebdomadaire satirique, elle aurait demandé à Roselyne Bachelot (sa ministre de tutelle) une rallonge budgétaire de 150 000 euros pour ses voyages (étant donné qu'elle a déjà dépensé plus du double - 270 000 euros - de ce qui lui était alloué pour la seule année 2010, alors que nous sommes... en juillet !).
Comment en est-on arrivé à de telles sommes ? Le Canard Enchaîné trouve une explication toute simple : le train de vie de ses voyages... En effet, fin mai, Rama Yade s'envolait pour Port-au-Prince avec escale en Guadeloupe, afin de signer un contrat de co-opération avec Haïti. Elle emmène alors avec elle son attachée de presse, son conseiller et quelques présidents de fédérations sportives (dont le fameux Jean-Pierre Escalettes, qui vient de démissionner). Montant de la facture : une dizaine de billets d'avion en classe affaires aux frais du ministère, et donc des contribuables. 37 685 euros. Le Canard est sûr de ses informations et annonce qu'il a consulté la facture de l'agence Gallia, prestataire officiel, et le "palmipéde" ajoute que la commande stipulait " classe impérative exigée". Le billet de Rama Yade était en classe affaires... Aïe, aïe, aïe !
Suivent, bien sûr, ses déplacements en Afrique du Sud (environ 50 000 euros pour six voyageurs) et son non-retour en Afrique du Sud (puisque les Bleus ont été éliminés) mais qui doit malgré tout être réglé, puisque commandé (environ 45 000 euros, pour rien). L'ardoise s'accumule... Mais que fait la police des dépenses ministérielles ?
Trés remonté décidement, le journal satirique va loin dans les précisions : "La sous-ministre a déclaré n'avoir pas dormi dans l'hôtel mentionné par le Canard Enchaîné. Ccertes, pas à cette date. Mais elle y avait élu domicile les 15, 16 et 17 janvier lors de son voyage préparatoire à la Coupe du monde !"
Contactée par le Canard Enchaîné, Rama Yade a tenu à répondre ouvertement à ces accusations : "Je ne dispose pas d'appartement de fonction, je ne règle pas mes frais personnels grâce aux fonds publics. Je suis l'un des membres du gouvernement qui dépense le moins. Mon prédécesseur disposait d'une enveloppe de 390 000 euros pour ses déplacements. Moi, je n'ai que 122 000 euros. Si je m'étais rendue à toutes les compétitions internationales auxquelles j'étais invitée, j'aurais dépensé trois fois plus. Quant aux hôtels, je ne les choisis pas. Lorsque je suis allée à l'hôtel du Cap, en janvier, en période creuse, la nuit coûtait 250 euros."
Rama Yade résistera-t-elle à un éventuel et futur remaniement ministériel ? Rien n'est moins sûr...