Le roi Abdullah II et la reine Rania de Jordanie ne pensaient certainement pas revenir à Paris et y revoir François Hollande si tôt. Encore moins dans des circonstances aussi affligeantes...
Quatre mois après sa visite d'État événement en France en septembre 2014, le couple royal jordanien faisait son retour, dimanche 11 janvier 2015, sur le perron de l'Élysée. À l'instar de nombreux dirigeants politiques et de responsables de tous bords, le souverain hachémite et son épouse avaient à coeur de prendre part à la grande marche solennelle organisée à Paris, capitale mondiale d'un jour, suite aux attentats meurtriers perpétrés par les frères Kouachi (contre Charlie Hebdo) et Amedi Coulibaly.
À l'issue d'une réunion qui s'est tenue au palais présidentiel, tous les protagonistes ont formé un cortège qui a grossi le torrent des quelque 3,7 millions de personnes qui ont manifesté, dans tout le pays, leur émotion, leur détermination, leur unité. L'unité, un mot qui est devenu un leitmotiv en réponse à la terreur ; un mot que Rania s'est elle aussi approprié.
Adepte d'Instagram, où elle n'hésite pas à partager abondamment les images de ses activités officielles mais aussi ses déclarations d'amour régulières à son époux et À leurs quatre enfants, l'exquise reine Rania a significativement fait dans la sobriété, en publiant seulement un message, en arabe et en anglais. Mais aucune photo ni de son mari ni d'elle lors de ce rassemblement. Simplement son témoignage, dactylographié sur un fond sombre et accompagné de hashtags "#ParisShooting #Paris #France" : "En tant que musulmane, cela me fait de la peine quand quelqu'un se moque d'une religion. Mais ce qui me blesse plus, bien plus, ce sont les actions de criminels qui osent se servir de l'Islam pour justifier le meurtre de sang froid. Nous devons montrer notre unité face à l'extrémisme sous toutes ses formes, et nous dresser pour notre foi adorée, l'Islam."
Au premier rang de cette procession, le roi Abdullah II et la reine Rania ont cheminé en compagnie de Mahmoud Abbas, président de l'État de Palestine, et du Premier ministre italien Matteo Renzi, entourés de François Hollande, Angela Merkel, Benyamin Netanyahou, Ibrahim Boubacar Keïta, Manuel Valls, Nicolas Sarkozy...
Une semaine plus tôt, ignorant les actes odieux qui allaient se produire, le couple royal célébrait dimanche 4 janvier, en compagnie notamment de son fils aîné le prince héritier Hussein (sans doute avant qu'il reparte poursuivre ses études aux États-Unis), l'anniversaire de la naissance du prophète Mahomet. Une cérémonie au cours de laquelle le ministre des affaires islamiques jordanien, Hayel Dawood, a rappelé que le prophète a fondé l'islam sur l'amour, la justice, l'égalité et le respect d'autrui : "Aujourd'hui, nous menons une guerre acharnée contre le terrorisme et le radicalisme, exercés sous le prétexte de l'islam alors que cela n'a absolument rien à voir", a-t-il notamment souligné, dans des propos rapportés sur le site de la cour hachémite.
Les enjeux les plus sensibles de l'époque se sont imposés à nouveau au roi Abdullah II et à la reine Rania après une fin d'année 2014 pleine d'amour et de douceur : outre la traditionnelle carte de voeux représentant le couple royal réuni avec ses quatre beaux enfants (le prince Hussein, 20 ans, la princesse Iman, 18 ans, la princesse Salma, 14 ans, et le prince Hashem, 9 ans), on a pu voir la sublime Rania, 44 ans, adresser une magnifique déclaration d'amour à Abdullah, 52 ans, postant le 11 décembre une photo souvenir de 2004 : "Le sourire qui a fait chavirer mon coeur... et le fait encore aujourd'hui - Aqaba, 2004", écrit-elle...
Le 1er janvier 2015, Rania de Jordanie entrait dans la nouvelle année avec enthousiasme... et avec ses hashtags favoris, "paix" et "amour" : "Meilleure manière d'inaugurer la nouvelle année", écrivait-elle en légende d'une touchante photo de famille.