Quelques jours après avoir honoré l'histoire de la Jordanie en accompagnant son époux le roi Abdullah II sur la sépulture de feu le roi Hussein pour un intense moment de recueillement au 14e anniversaire de sa mort, la reine Rania participait dimanche au côté du souverain à un temps fort de la vie du royaume hashémite.
Le roi Abdullah II présidait à Amman la séance inaugurale du 17e Parlement jordanien dans un contexte très particulier, le souverain de 51 ans impulsant une nouvelle étape dans la transition démocratique du pays : si c'est à lui qu'il incombe selon la Constitution de nommer le Premier ministre, le roi souhaite le faire de manière consensuelle avec le parlement. Ainsi Abdullah II a-t-il officiellement chargé lundi son chef de cabinet, Fayez Tarawneh, de mener les consultations avec les députés nouvellement élus, selon un "nouveau mécanisme" visant à désigner le prochain Premier ministre, nouvelle avancée dans "l'expérience du gouvernement parlementaire". Le précédent chef du gouvernement, Abdallah Nsour, a présenté la démission de son gouvernement le 29 janvier, après les élections législatives du 23 janvier boycottées par l'opposition, notamment les Frères musulmans.
M. Tarawneh, qui doit débuter les consultations avec la chambre basse du Parlement, "va rencontrer les groupes parlementaires et les (députés) indépendants avant de communiquer leurs points de vue au roi, de manière transparente, neutre et précise", indique un communiqué publié lundi 11 février par le palais royal.
Dans son discours de dimanche à l'occasion de l'ouverture du Parlement régénéré, le roi Abdullah II a harangué les troupes politiques du pays : "Nous avons oeuvré et continuerons à oeuvrer avec une détermination sans faille pour affermir notre nation comme source de pouvoir et comme partenaire dans le processus décisionnel. (...) On attend de vous que vous assumiez vos responsabilités dans la réussite de cette transformation historique vers un gouvernement parlementaire et son développement. Après avoir tenu des élections parlementaires en toute justice et transparence, conformément aux meilleures pratiques internationales, nous appelons à une nouvelle approche." Une "révolution", estimera-t-il plus loin dans son allocution, qui passe par une amélioration de l'efficacité, de la qualité et de la transparence des services gouvernementaux.
Lundi 11 février, tandis que le palais royal entérinait cette impulsion via un communiqué déclenchant le nouveau processus de désignation du Premier ministre, la reine Rania de Jordanie reprenait de son côté le cours de ses engagements philanthropiques. Active sur la scène internationale mais aussi et surtout très investie dans son pays, à l'échelon local, la superbe épouse du roi se déplaçait dans le quartier Al Jeezeh pour y inaugurer de nouveaux locaux de l'association Rmeil Charitable Society, qui soutient des familles défavorisées, notamment en apportant une aide financière pour les études des jeunes. Rania de Jordanie, qui concentre l'essentiel de ses forces dans la lutte pour l'éducation et la cohésion sociale, au travers de diverses associations, avait été touchée en 2011, lors d'une rencontre avec des habitants du village de Rmeil, par leurs demandes concernant un centre plus grand, qui puisse servir plus de bénéficiaires. Leur voeu a été exaucé, et Rania, 42 ans, était de retour sur place pour constater cette belle avancée : pour à peine trois personnes à la fois qui pouvaient être reçues précédemment, ce sont maintenant des centaines d'habitants qui pourront bénéficier des services de la structure, à l'image de ces seize familles qui ont déjà pu créer leur entreprises grâce à des aides. La reine Rania a prolongé sa visite par un tour dans les classes de l'école secondaire pour filles Tor Al-Hashash.