À 84 ans, Régine est toujours la figure emblématique des folles nuits parisiennes. Mais celle qui a fait de la fête un art de vivre n'a pas connu une enfance facile. Invitée de Frédéric Lopez dans l'émission La Parenthèse inattendue aux côtés de la comédienne Cristiana Reali et du danseur et chorégraphe Jean-Marc Généreux, la chanteuse est revenue sur l'un des grands drames de sa vie : la déportation de son premier grand amour.
Régine, de son vrai nom Régina Zylberberg, a connu une enfance plutôt solitaire. Éloignée très tôt de ses parents - sa mère étant repartie vivre en Amérique du Sud et son père l'ayant envoyée en pension -, la femme d'affaires a connu et subi la Seconde Guerre mondiale. D'origine juive polonaise, Régine était particulièrement en danger, c'est pourquoi, elle est restée cachée six ans durant. Dans la célèbre émission, diffusée mercredi 21 mai, la chanteuse raconte comment elle a dû fuir pour la première fois. "Un jour, un couple vient au couvent et les soeurs m'expliquent qu'il faut que je parte avec eux et que je les appelle papa et maman. Nous allons à Lyon et je me retrouve dans un refuge de vieillards. Quand on arrive, ils m'expliquent que mon père a été arrêté avec les papiers pour partir en Amérique et qu'il avait sur lui les papiers du couvent. Les gens ont compris qu'il fallait venir me chercher très vite. Le lendemain, la Gestapo est arrivée au couvent", raconte-t-elle.
C'est dans ce refuge de vieillards que Régine a rencontré le premier grand amour de sa vie, Claude, fils du couple venu la chercher et neveu du grand rabbin de Lyon, Bernard Schonberg. "C'était un surdoué, il avait 16 ans à l'époque, j'en avais 12. Il était chargé de perfectionner le début de mes études et bien sûr, il y a eu des bisous et puis après les bisous, autre chose...", confie-t-elle avant d'évoquer un terrible drame. : "Donc, il est allé le 6 juin 1944 voir son oncle pour lui dire que quand j'aurais 15 ans, il m'épouserait. Et en descendant de chez son oncle, avec son oncle, ils ont été arrêtés et il n'est jamais revenu." Claude a été déporté et il est mort dans les camps. Presque soixante-dix ans après ce drame, Régine est encore bouleversée par ce coup du sort.
Invitée par l'animateur à revoir des images du couple qui l'a sauvée - une interview datant de 1969 - la reine de la nuit a eu du mal à retenir ses larmes. "C'était des gens merveilleux. Quand Claude a été arrêté je n'ai eu qu'un idée : gagner ma vie. Je ne voulais plus être à la charge de ces gens. Je me sentais tout de même un peu coupable, pas de ce qui était arrivé à Claude, mais quelque part, il allait dire un secret qui nous concernait. J'étais complètement mal", conclut-elle.
Si elle a dévoilé sa sensibilité et certains drames de sa vie dans La Parenthèse inattendue, Régine a surtout prouvé qu'elle avait toujours su se relever. À 84 ans, la fêtarde rousse a récemment été mise à l'honneur dans un documentaire-portrait sur France 3. Toujours très en forme, elle reprendra du service à partir du 26 mai puisqu'elle s'apprête à animer chaque mois, aux côtés de Marc Zaffuto et Emmanuel d'Orazio, une soirée "Guinguette" au Balajo, le fameux dancing parisien situé dans le quartier de Bastille où elle reprendra ses grands succès devant 500 à 600 fans attendus, de 19h à l'aube !
Sarah Rahimipour