Il a trop "rêvé d'elle", pour paraphraser la chanson culte (J'ai encore rêvé d'elle) qui l'a rendu célèbre en compagnie de son ami Serge Koolenn (décédé en 2015) et de la belle Joëlle (disparue en 1982 peu après l'éclatement de son couple et du trio), mais, même si le rêve n'est pas devenu réalité, elle n'était pas faite pour lui : reconnu coupable de "proposition sexuelle à une mineure de quinze ans par un majeur utilisant un moyen de communication électronique", Richard Dewitte, 73 ans, a été condamné à dix-huit mois d'emprisonnement avec sursis par la cour d'appel de Paris, indique le quotidien Le Parisien.
Les échanges incriminés s'étaient produits du 23 au 25 février 2015, période à laquelle l'artiste avait envoyé des messages à une adolescente de Provins âgée de 14 ans via un site Internet sur lequel il avait adopté le pseudonyme "Richarmeur". "Il lui envoyait des coeurs, lui demandait d'être "sa meuf"", rapportent nos confrères. Le 26 février, Richarmeur était interpellé par les gendarmes du groupe de délinquance numérique de la section de recherches de Dijon (Côte-d'Or).
Le chanteur vétéran avait obtenu la relaxe en première instance, en octobre 2018, la cour ayant fondé son indulgence sur le fait qu'il n'y avait eu ni proposition sexuelle caractérisée, ni rencontre physique. Face à la présidente du tribunal, Richard Dewitte, qui avait fait part de son "mal-être" depuis son divorce, avait évoqué "juste un fantasme sans passage à l'acte" et s'était retranché derrière la notion de "jeu" lorsque la magistrate lui avait fait remarquer : "En 2015, vous avez 69 ans, mais vous lui écrivez que vous en avez 43. Elle vous répond qu'elle en a 14. Pourquoi ne pas arrêter la conversation tout de suite ?" Le parquet de Fontainebleau, qui requérait douze mois de prison, dont six avec sursis et une mise à l'épreuve de deux ans, s'était par suite pourvu en appel de cette décision.
En appel, l'avocat général avait requis huit mois d'emprisonnement ferme, avec incarcération immédiate. Richard Dewitte échappe à la réclusion mais écope d'une peine avec sursis, un jugement en seconde instance que son avocat, Me Stéphane Loisy, estime "sévère pour quelques échanges avec absence de contact réel, ni photos".