Propulsé par La Tête haute pour lequel il a remporté bon nombre de récompenses dont un César du meilleur espoir masculin, Rod Paradot revient aujourd'hui sur ce chapitre capital de sa vie. Dans une interview avec Elle, celui qui a été promu égérie Dior pour incarner sa collection automne-hiver 2016-2017 évoque avec un naturel déconcertant le succès, l'argent, son quotidien, les filles.
Toujours sur orbite mais moins sous le feu des projecteurs, Rod Paradot vit encore un rêve éveillé. "Ce qui se passe autour de moi est irréel. Je vais vivre le moment, je vais le recevoir, mais je ne m'en ressers pas. Je me rends compte que tout ça est luxueux, mais, dans ma tête, c'est un rêve, raconte le jeune acteur de 20 ans. Une fois rentré chez moi, ma mère me demande de mettre la table avant d'aller chercher du pain à Stains. C'est ça qui m'a aidé à redescendre de Cannes, du César." Et d'ajouter : "Ce n'est pas normal qu'un type vous suive avec un parapluie dès qu'il pleut."
Avec le succès, Rod Paradot a également touché un beau paquet d'argent. Pour lui qui venait de Stains, une ville bétonnée du 93, c'est aussi quelque chose de nouveau. "J'ai tout cramé, déplore-t-il. En fringues, en soirées, avec mes potes. Pour moi, j'étais blindé. Pour moi, j'avais 1 million. Je regrette. J'ai cru qu'en un cachet, tout était réglé !" Pourtant, Rod s'est émancipé et n'habite plus à Stains. Il loue un petit studio de 25 m² dans le 11e arrondissement de Paris. "C'est le feu ! Je suis trop content, lâche-t-il. J'ai plus de liberté. Même s'il faut que je fasse attention au budget."
Le petit gamin au discours si émouvant et brut de naturel lors des César 2016 est en train de grandir, de devenir en adulte. Ce qui ne l'empêche pas de garder sa gouaille et sa vision des choses. Notamment lorsqu'il s'agit de parler filles. "C'est chiant, les filles, glisse-t-il avec un franc-parler décoiffant. Tu ne sais jamais si elles sont avec toi parce que t'es acteur. Ou alors, elles croient que tu niques toutes les meufs parce que t'es acteur. Du coup, je ne me prends pas trop la tête, je fais des rencontres. Ça marche si c'est sincère, sinon, au revoir, et puis c'est tout. Mais c'est vrai que c'est un problème : j'adore les filles ! Et c'est dangereux, les filles."
Blondinet à la gueule d'ange, Rod Paradot apparaîtrait presque comme un gars timide à qui on donnerait le bon Dieu sans confession. Dans La Tête haute, il transpire pourtant la rage à tel point que les observateurs se sont demandé si son tempérament dépassait la fiction ou pas. "J'ai peut-être la rage, mais c'est de l'énergie, et pas une énergie fâchée, assure le jeune comédien. Je suis très heureux, moi. Simplement, je joue parfois au dur, je délire sur Snapchat où je fais le méchant. Le seul truc qui soit vrai, c'est que je m'énerve très vite, je suis nerveux, hyperactif, j'ai toujours été agité, excité. Impossible de rester une heure assis en cours."
Aujourd'hui, Rod Paradot rêve de cinéma, mais la tête sur les épaules. Il rêve aussi de "tourner des films genre Belmondo période voyou" pour se prouver une certaine virilité, et il s'habille classe et trendy, un monde dont il ignorait encore l'existence il y a peu, lui qui ne "mettait que des joggings Champions League, PSG ou AC Milan".