Pour son concert à Paris, dernière étape d'une tournée très lucrative et longue de trois ans, Roger Waters, ex-membre du groupe culte Pink Floyd, a livré un show des plus spectaculaires. Samedi 21 septembre, le rockeur de 70 ans en a mis plein la vue à ses innombrables fans français en emmurant un Stade de France plein à craquer pour illustrer son époustouflante version live de The Wall - album-concept mythique de son ancienne formation sorti en 1979 et porté par les tubes Another Brick in the Wall, Comfortably Numb ou Mother.
Les quelque 72 000 spectateurs à s'être pressés pour admirer Roger Waters sur scène ont en effet eu droit à un show spectaculaire, porté par un dispositif ultrapointu qui a embrasé la foule toute la soirée. Pendant les deux heures du show, l'icône anglaise a fait revivre une période dorée du rock à coup de riffs de guitare électrisants dans un prodigieux décor inspiré de l'univers légendaire de Pink Floyd. A moitié mis en place au début du concert, un mur a ainsi occupé la largeur du Stade de France : symbole de The Wall, racontant l'histoire d'un anti-héros (Pink) qui se construit dès l'enfance un mur imaginaire, la gigantesque paroi sera progressivement assemblée, brique par brique, au cours du concert, pour finir par voler en éclats.
Another Brick in the Wall
Sur fond des plus grands tubes du légendaire groupe, interprétés par un Roger Waters charismatique et en feu, le mur sera une entité mouvante tout au long du spectacle. Habillé de projections (graffitis rappelant le mur de Berlin, séquences filmées etc) et accompagné de bruitages venus de tous les coins du stade (comme des hélicoptères survolant la foule) il sera le support d'une histoire folle, peuplée de personnages imaginaires ou non, issus de l'imagination intemporelle et déjantée de Pink Floyd (on retrouve notamment le professeur, le cochon gonflable ou encore les marionnettes géantes). Comme à chacune de ses représentations, le chanteur avait également tenu à convier sur scène un groupe d'enfants isssus de quartiers dévaforisés et à Paris ce sont une dizaine d'adolescents de Saint-Ouen qui ont ainsi connu leur quart d'heure de gloire au côté du fameux "wall".
Car ce mur est surtout l'outil phare d'une dénonciation dont Roger Waters (marié l'année dernière à Laurie Durning) se fait encore et toujours le fer de lance. A 70 ans, le musicien reste un infatigable militant : faire le show oui, en faisant passer des messages, c'est encore mieux. Pour l'ex-Pink Floyd, politique et rock ont toujours fait bon ménage et, 17 ans après la fin de son groupe, Roger Waters pointe toujours du doigt les mêmes problématiques : non à la guerre et ses ravages, non au capitalisme et au pouvoir de l'argent. Avec un show aussi démentiel que celui livré au Stade de France, pas de doute, le message a bel et bien été reçu.