Être riche ne signifie pas être à l'abri des crises. Roman Abramovitch, multimilliardaire russe qui possède notamment le club de football Chelsea FC, l'a appris à ses dépends. En l'espace de deux jours, le magnat et homme d'affaires de 48 ans, père de sept enfants, a perdu une somme d'argent colossale.
Régulièrement cité parmi les personnalités les plus riches de la planète par des magazines spécialisés, Roman Abramovitch a une fortune estimée à 9,5 milliards de dollars selon le très sérieux Forbes, essentiellement acquise grâce à l'industrie du pétrole et des hydrocarbures qui ont permis à cet homme d'affaire malin (il était par exemple entré en politique via la Douma en tant que représentant de la Tchoukotka, ce qui lui permettait d'avoir l'immunité parlementaire et d'éviter le fisc) de faire grossir ses comptes en banque et d'enchaîner les rachats et ventes d'entreprises à des sommes pharaoniques.
Très discret aujourd'hui dans le monde des finances, Roman Abramovitch fait pourtant à nouveau parler de lui. Victime – parmi d'autres – de la crise monétaire qui frappe depuis quelques jours la Russie, laquelle a engendré une forte baisse du rouble sur les marchés financiers, il a vu s'envoler la bagatelle de 360 millions d'euros selon le magazine Vanity Fair. Soit 180 millions d'euros par jour, ou bien 7,5 millions par heure !
Le président du club londonien Chelsea – qui recroisera le Paris-Saint-Germain en 8e de finale de la Ligue des Champions en février prochain – n'est pas le seul à avoir subi la dure loi de la crise. D'autres hommes d'affaires russes, qui possèdent également des parts dans des clubs de foot, en ont été victimes. Ainsi, Alicher Ousmanov, actionnaire d'Arsenal (dont il détient 24% du capital) a vu son argent fondre comme neige au soleil, perdant 658 millions d'euros ces deux derniers jours. Moins ahurissant, Dmitry Rybolovlev, propriétaire de l'AS Monaco, a perdu dans la bataille 122 millions d'euros, lui qui a déjà dû faire face cette année à un divorce très coûteux.
Pour Roman Abramovitch, pas de quoi s'inquiéter pour autant. Le magnat russe en a vu d'autres. D'ailleurs, d'après Bloomberg, sa fortune est encore estimée à quelques 10,4 milliards d'euros. Rien que ça.