En général, après leur retraite, les sportifs prennent du poids et se la coulent douce en faisant parfois une apparition publique ou deux, généralement lors d'événements de charité. C'est le cas de Ronaldo. Sauf que la légende brésilienne a décidé de mettre son temps libre au service du politique...
Ronaldo, Il Fenomeno, s'est engagé dans la campagne présidentielle au côté d'Aecio Neves, le candidat de centre-gauche à l'élection présidentielle d'octobre prochain. Crédité de 20% des intentions de votes face à la présidente sortante Dilma Rousseff (Parti des travailleurs, gauche), le candidat, "ami de quinze ans" avec l'ancien buteur du Real Madrid et de la Seleçao, compte bien sur la notoriété de celui-ci pour lui donner un coup de main question popularité...
Mais pas seulement. À l'instar de Romario, légende brésilienne et futur sénateur, Ronaldo espère bien faire entendre sa voix. Et notamment concernant la Coupe du monde qui donnera son coup d'envoi le 12 juin prochain. Bien qu'il soit un ambassadeur engagé de ce rendez-vous incontournable du monde du ballon rond, le futur marié n'en est pas moins un critique acerbe.
"Ce qui est vraiment dommage pour notre peuple, ce sont les retards dans les travaux d'infrastructures, des aéroports, de la mobilité urbaine. C'est une honte. J'ai honte. C'est mon pays, je l'aime mais on ne devrait pas donner cette image", a-t-il notamment lâché. Une phrase qui claque fort comme une praline envoyée en pleine lucarne des 30 mètres. Et pour cause. Dans un pays en proie à des troubles sociaux, où la population accuse les pouvoirs publics d'avoir dépensé 10 milliards d'euros dans l'organisation de la Coupe du monde, sans même avoir terminé les infrastructures nécessaires, alors que la même somme aurait pu être utilisée autrement, l'attaque de Ronaldo trouve un écho retentissant. Et alors que certains stades ne sont toujours pas prêts et que les dirigeants sont accusés de corruption par la population, la voix de Ronaldo pourrait bien compter dans les mois à venir.
Face à cette sortie médiatique de l'un des hommes les plus populaires du Brésil, la présidente Dilma Rousseff, considérée comme la deuxième femme la plus puissante de la planète, n'est pas restée de marbre. "J'ai la certitude que notre pays va organiser la meilleure Coupe. J'ai la certitude de nos capacités et je suis fière de nos réalisations. Il n'y a pas à avoir honte", a-t-elle répondu à Il Fenomeno, sans jamais le nommer.
Ronaldo, futur ministre des Sports ?