Au cours d'un long entretien au Madame Figaro, Roselyne Bachelot s'est livrée avec honnêteté sur son enfance. Elle est revenue sur la période où une religieuse de son établissement scolaire disait d'elle : "Roselyne, elle porte un masque !". Il s'avère que la religieuse en question avait développé des sentiments pour la jeune fille qu'elle était.
"Lorsque j'étais scolarisée à Sainte-Agnès, à Angers, au début des années 1960, une religieuse était tombée amoureuse de moi. J'étais adolescente. Elle m'écrivait des petits mots d'amour qu'elle posait sur mon lit avec une fleur. Elle me surnommait "mon petit masque courageux". C'est à cette même époque que j'ai été exclue de l'établissement scolaire pendant huit jours pour tempérament voltairien, mauvaise foi en d'autres termes ! Je doutais de tout, du dogme, des codes hiérarchiques. J'étais un drôle de chef de gang à cette époque ! Et je suis devenue athée...", a raconté Roselyne Bachelot dans cet entretien paru le mardi 16 février 2021.
La ministre de la Culture a également évoqué la vie de sa grand-mère Corentine, ouvrière ayant appris à lire à l'âge de 22 ans. C'est pourtant elle qui l'initie à la littérature féministe dès son plus jeune âge. "Ma grand-mère, cette insoumise, était extraordinaire, je lui ai consacré un livre. Ma mère m'a fait lire très tôt Simone de Beauvoir, mais aussi La Femme mystifiée de Betty Friedan et Une chambre à soi de Virginia Woolf ! Quels chocs", s'est-elle souvenue.
Personnage historique de la vie médiatique et politique, Roselyne Bachelot a vu l'Assemblée nationale se transformer vers une éradication (encore en cours) du sexisme et l'instauration de la parité. Ainsi, elle était dans l'hémicycle en 1988 lorsqu'un député crie "À poil" à Ségolène Royal. À ce moment-là, elle pleurait "de rage". "La réflexion de ce petit con m'a ulcérée. Ne céder sur rien, c'est répondre systématiquement à ce genre de propos (...) Dans ma carrière, mes ennemis me traitent d'"emmerdeuse" parce que je ne laissais rien passer", a développé la ministre.
Retrouvez l'entretien de Roselyne Bachelot en intégralité dans le dernier numéro de Madame Figaro.