C'est le 26ème livre Avant que la mémoire s’efface (Le Cherche midi), qu'Olivier de Kersauson (80 ans) a publié. Il y fait de précieuses confidences sur sa nouvelle vie à Tahiti avec sa femme Sandra, polynésienne discrète et plus jeune que lui. Papa d'Arthur né en 1980, fruit de son amour avec son ex-femme Caroline Piloquet-Verne (qui est décédée en 2005), il est aussi le grand-père par procuration d'une petite-fille (celle de son épouse). Dans sa vie donc beaucoup d'amour malgré la solitude qui marque bien entendu sa vie de marin, que l'on ne présente plus. L'amour, Olivier de Kersauson en parle dans les pages de son ouvrage, notamment sa vision du couple.
"Une vie qui se réalise à peu près est une vie où on a le moins souvent tort, écrit l'homme de mer. Mais au milieu de tout ça, il y a une interférence : l’interférence, c’est l’autre. Avec l’autre, on va vers une intuition. Ça peut être bénéfique comme ça peut être complètement négatif. On le voit dans les couples : quand on a connu l’un ou l’autre séparés, il y a des gens que le couple multiplie et d’autres que le couple éteint. Ou divise." Et s'il est attiré par les océans et fantasme d'un réveil seul sur Terre comme il le fait savoir, il continue quand même de se laisser tomber amoureux.
"C’est un pari que je fais avec l’autre, toujours. Parce que je suis quand même poussé, par l’attraction, le désir. En général, je réfléchis avant de parier, explique Olivier de Kersauson. Alors que dans le sentiment amoureux, je réfléchis assez peu, je suis emmené... C’est l’effet de la séduction de l’autre. C’est‐à‐dire que je suis enchanté." Au sujet du sentiment amoureux, il explique qu'il est souvent difficile de décrire ce que l'on ressent pour l'être aimé. "La plupart du temps, quand je demande à des amoureux de décrire leur partenaire, ils ne peuvent pas ; ils peuvent seulement me dire qu’il ou elle est formidable ou merveilleux ou je ne sais pas quoi, mais ils sont incapables de me faire une description réelle des qualités de l’autre. Ils sont emmenés par quelque chose... Ce quelque chose, souvent, c’est une façon de rompre une certaine forme de solitude, partage-t-il. Il n’y a que dans l’amour qu’on n’est pas tout seul. C’est comme s’il y avait un pont qui se fait avec l’autre, qui permet d’échanger réellement. C’est comme une passerelle en fait. Je crois que ça se crée, ça existe d’abord à la base et ça se crée."