Alors que Laura Flessel a rendu son tablier après avoir justifié sa démission en invoquant des "raisons personnelles" – dans le même temps, pourtant, ses ennuis fiscaux sont remonté à la surface –, la passation de pouvoirs avec Roxana Maracineanu a eu lieu au ministère des Sports, à Paris. Découvrez qui est la nouvelle ministre.
Roxana Maracineanu est née le 7 mai 1975 à Bucarest, en Roumanie. Elle est arrivée en France à 9 ans, en 1984, avec ses parents Vasil et Yelena qui ne voulaient pas vivre sous la dictature de Nicolae Ceausescu et ont donc embarqué à bord du bateau Liberté. "Nous n'avions rien, juste nos valises et une voiture, une Renault 16. Nous sommes arrivés à Marseille et on a décidé d'aller à Paris. On a dormi dans la voiture, sans trop savoir que faire... Jusqu'à ce que quelqu'un nous donne une adresse d'un centre d'accueil de réfugiés à Riec-sur-Belon, en Bretagne. Un endroit magnifique où on nous a gentiment accueillis", a raconté il y a quelques années de cela le papa de la ministre, selon des propos rapportés par Le Parisien.
Finalement, c'est en Alsace que la famille posera ses valises. Le clan inscrira rapidement Roxana à la piscine afin qu'elle puisse s'intégrer, ce sera le déclic. Elle fera ses débuts au club MON avant d'aller s'installer quelques mois en Allemagne à la suite de sa non-qualification aux Jeux olympiques d'Atlanta en 1996. Entre-temps, elle décroche une maîtrise de traduction et un diplôme de commerce de l'ESCP. Revenue en France, elle poursuit sa carrière dans les bassins et devient la première Française championne du monde de natation en 1998, à Perth, en Australie. Parmi tous ses titres, elle décrochera aussi une médaille d'argent aux Jeux olympiques de Sydney en 2000. Elle a mis fin à sa carrière de sportive en 2004.
Roxana Maracineanu, qui se dit "entièrement roumaine et entièrement française", a aussi renoué avec son pays de naissance. "Je veux que mes enfants [Nina, Cléo et Kimi, nés de son union avec Franck, journaliste à Radio France, NDLR] connaissent la Roumanie, cette part d'eux-mêmes", a-t-elle confié au quotidien. De la France, qui a fait d'elle une championne et désormais une ministre, elle dit : "Pour moi, la France est un pays d'accueil. C'est l'image qu'avaient mes parents. Ils sont venus pour ça, ils n'ont pas été déçus. Ceux qui viennent à présent n'ont pas notre chance. La France pourrait être beaucoup plus accueillante, plus cool." En touchera-t-elle un mot à ses collègues du gouvernement ?
Thomas Montet