Russell Simmons était à la musique hip-hop ce qu'Harvey Weinstein était au cinéma : un producteur légendaire, a priori intouchable. Cofondateur du mythique label Def Jam, l'homme de 60 ans est accusé par une dizaine de femmes d'agressions sexuelles et de viols. L'une de ses accusatrices, la réalisatrice Jennifer Jarosik, a porté plainte pour viol. Des faits qui auraient été commis en 2016. Pourtant, on apprend, ce jeudi 26 avril 2018, que cette affaire ne sera pas jugée.
En effet, les deux parties se sont mises d'accord pour mettre un terme aux poursuites. On parle ici de "joint stipulation of dismissal with prejudice" ce qui signifie, en droit américain, que le plaignant et la plaignante ont mutuellement accepté que la plainte soit classée et que soit mis un point final et définitif à l'affaire. Selon E! News, Russell Simmons et Jennifer Jarosik paieront chacun leurs frais d'avocat.
Pour le site américain TMZ.com, c'est le signe que le producteur a sans doute obtenu l'abandon des poursuites en échange d'une grosse somme d'argent et que le tout s'accompagne d'un contrat de confidentialité. Rappelons que Jennifer Jarosik avait déposé plainte et demandait 5 millions de dollars. Le porte-parole du producteur n'a pas souhaité s'exprimer.
Les premières accusations contre Russel Simmons sont tombées en novembre 2017. Elles sont nombreuses. Le témoignage de nombre de ses accusatrices a été publié dans le Los Angeles Times et le New York Times. Ce dernier quotidien s'est illustré dernièrement en obtenant le prix Pulitzer du journalisme pour son traitement de l'affaire Weinstein et l'émergence du mouvement #MeToo couvertes par ses journalistes Jodi Kantor et Megan Twohey. Un prix partagé avec Ronan Farrow pour son enquête sur Harvey Weinstein parue dans The New Yorker.
Russell Simmons a nié très fermement les accusations portées contre lui. Il a néanmoins dû se retirer de la direction du label Def Jam comme de nombreuses autres de ses entreprises.