Salma Hayek, plus engagée que jamais. Entre l'image de sex-symbol et de féministe invétérée bien décidée à faire entendre la voix dex femmes au-delà d'Hollywood, l'actrice mexicano-américaine est une icône très active. Alors qu'elle sera prochainement à l'affiche du drame The Septembers Of Shiraz, elle était récemment à Paris pour défendre le film d'animation Le Prophète, dont elle est également la productrice. L'occasion pour elle de frapper là où ça fait mal - le racisme, les migrants, le sexisme - et de conter une anecdote pour le moins effarante impliquant sa propre fille, Valentina.
"Récemment, ma fille s'est fait insulter par un autre enfant, explique la comédienne à Society. Des insultes racistes. J'essayais de faire taire gentiment ce gosse, mais il n'y avait pas moyen, sa mère ne faisait rien pour l'arrêter, c'était fou. J'ai pris ma fille par la main, et on est parties pour éviter que la situation s'envenime davantage. Quand on s'est éloignées, j'ai regardé Valentina et je lui ai dit : 'Excuse-moi de ne pas avoir été plus ferme avec cet enfant qui t'insultait.' Elle m'a regardée et m'a répondu : 'Ne t'en fais pas maman. Il était tellement bête que je n'ai pas fait attention. C'est un fou qui était en train de dire n'importe quoi.'"
Une histoire pour le moins triste, mais symptomatique, pour Salma Hayek, attristée et en colère de voir l'image dont ses compatriotes mexicaines souffrent malgré elles. "Je n'ai tué personne, je n'ai pas traversé la frontière américaine comme un coyote et je paie mes impôts comme tout le monde", se défend la star de 49 ans. Pour elle, "être anti-immigration, c'est être anti-américain", et elle n'hésite pas à tacler le champion en matière de racisme ordinaire, Donald Trump, un "homme qui baigne dans une ignorance incroyable".
Engagée contre le racisme, Salma Hayek est également une féministe réputée – elle vient de présenter son association Chime for Change pour le droit des femmes – qui a usé de son droit d'être sexy pour afficher un dessein plus profond, celui de changer les mentalités. Celle qui ne veut pas "réfréner" sa sensualité "parce que les hommes ne sont pas assez matures pour l'apprécier de façon saine" n'hésite pas à s'en prendre à des confrères hollywoodiens, et notamment au ponte de la production, Harvey Weinstein. Comparée à ce dernier (en termes de puissance et de potentiel) par Alfred Molina (son partenaire dans Frida), Salma Hayek a envoyé une réponse cinglante à celui qui avait dit d'elle qu'elle était "la plus grosse casse-burnes" jamais vue. "Il croyait qu'il allait m'envoyer balader et que je n'étais personne, se souvient-elle. Et je suis restée debout, je me suis relevée. Je ne me suis pas plainte, je n'ai pas gémi, je ne me suis pas recroquevillée en pleurnichant 'je suis une pute', non, j'ai fait en sorte que les choses passent."