Sandrine Bonnaire n'avait plus joué au théâtre depuis vingt-quatre ans. Dans quelques semaines, elle sera à l'affiche de L'Odeur des planches à la Comédie de Valence. Une création adaptée du roman de Samira Sedira, qui était comédienne et raconte dans ce très beau texte sa traversée du désert.
En 1990, Sandrine Bonnaire faisait sa dernière expérience théâtrale en jouant La Bonne Âme du Se-Tchouan de Bertolt Brecht au théâtre de Gennevilliers. Elle s'est par la suite entièrement consacrée au cinéma, remportant notamment la Coupe Volpi de la meilleure actrice en 1995 pour La Cérémonie et en réalisant ses premiers films : un documentaire bouleversant sur sa soeur autiste, Elle s'appelle Sabine (2007), et une fiction inspirée par sa mère, J'enrage de son absence (2012).
Samira Sedira n'a pas eu cette chance. Comédienne très demandée, habituée des plus grandes scènes et du Festival d'Avignon, elle n'a, du jour au lendemain, plus reçu de propositions. Dans L'Odeur des planches, elle raconte l'arrêt brutal de sa carrière, les heures de ménage pour survivre et, comme le précise l'AFP, elle revient sur l'histoire de sa famille d'immigrés algériens. Ce texte, Sandrine Bonnaire a accepté de la jouer dans cette lecture-spectacle qui sera donnée du 21 au 24 février à la Comédie de Valence. "Cela nous ravit qu'une comédienne aussi respectée, aussi, aimée, et fine dans son jeu d'actrice, interprète cette oeuvre", se réjouit Richard Brunel, directeur de la Comédie de Valence, qui signe l'adaptation et la "mise en voix" du spectacle. Après ces quelques représentations exceptionnelles, Sandrine Bonnaire pourrait le jouer en tournée.
Après cette expérience en solo, Sandrine Bonnaire enchaînera en duo à partir du 25 mars au théâtre de l'Atelier dans L'Aide-mémoire de Jean-Claude Carrière, auteur et scénariste qui vient d'être primé aux Prix Henri-Langlois pour l'ensemble de carrière. Dans ce spectacle, Bonnaire vient troubler la tranquillité de Pascal Greggory. L'aide-mémoire, qui donne son titre à la pièce créée en 1968, est le carnet dans lequel un séducteur méthodique consigne ses conquêtes. Par un drôle de hasard, une "emmerdeuse" s'incruste chez lui. C'est le début d'une comédie romantique entre deux personnalités que tout oppose. L'Aide-mémoire a notamment déjà été joué par Caroline Cellier et André Dussollier (1980) mais aussi Jane Birkin et Fanny Ardant (1993).
Le 2 avril, enfin, sortira sur les écrans Salaud, on t'aime. Un film que Claude Lelouch portait en lui depuis longtemps et qui verra Sandrine Bonnaire tomber sous le charme d'un photographe de guerre baroudeur incarné par Johnny Hallyday.