Fergie n'avait vraiment pas besoin de cela. Comme si banqueroutes, humiliations publiques et scandales en cascade ne suffisaient pas, la duchesse d'York doit désormais affronter la menace de le justice turque, qui lui promet jusqu'à 22 ans d'emprisonnement pour s'être immiscée avec des caméras dans des institutions publiques...
En cause, un reportage de la chaîne ITV réalisé en 2008 pour l'émission Tonight dans des orphelinats, notamment à Ankara, grâce à l'ancienne épouse du prince Andrew, camouflée (perruque et étole) et accompagnée de ses filles, les princesses Eugenie et Beatrice, Le but : dénoncer les conditions de vie déplorables des enfants. Le tout, filmé en caméra cachée - un exercice qui ne lui réussit décidément pas, puisque c'est ce procédé qui lui avait valu l'opprobre planétaire lorsqu'un journaliste se faisant passer pour un magnat indien l'avait piégée dans un scandale de corruption.
Enfants attachés ou livrés à eux-mêmes : un reportage en caméra cachée qui dérange
Ce documentaire, façonné en secret et diffusé sous le titre Duchess and Daughters: Their Secret Mission (La Duchesse et ses filles : mission secrète), présente des images révoltantes et des témoignages insoutenables. Des enfants handicapés attachés à leur lit par un personnel incapable de s'occuper d'eux, une fillette attachée à un banc, des pensionnaires déficients mentaux nourris à même le sol et confinés dans leur lit de camp sans soins adaptés à leur condition... Une réalité dure à encaisser, à tel point que le princesse Eugenie craque devant les caméras, pleurant à chaudes larmes...
Une mission secrète politiquement incorrecte
Jeudi 12 janvier 2012, un tribunal turc a inculpé in absentia Sarah Ferguson, l'accusant d'avoir enfreint la loi en acquérant ces éléments vidéo et en violant l'intimité de cinq enfants. Des chefs d'accusation passibles d'une peine de prison allant jusqu'à 22 ans. Nouveau chapitre d'une chronique nauséabonde qui avait débuté dès le lendemain de la diffusion du sujet... Les autorités turques avaient alors accusé la duchesse d'York d'alimenter une campagne politique de décrédibilisation de leur pays afin de contrarier ses projets d'intégration européenne. Tandis que le ministre turc des Affaires étrangères blâmait une "violation de la vie privée", son homologue en charge de la protection de l'enfance n'y était pas allé par quatre chemins, affirmant : "Il est de notoriété publique que cette Sarah est opposée à l'entrée de la Turquie dans l'Europe."
L'année suivante, sur l'injonction des autorités turques, des agents de Scotland Yard avaient demandé par courrier à la duchesse d'York ainsi qu'à deux journalistes de la chaîne ITV leur entière coopération dans le cadre de l'enquête qu'ils avaient ouverte et dans le but de récupérer les informations demandées par les instances ottomanes.
"La duchesse d'York a totalement coopéré avec les autorités turques et britanniques, à chaque étape des investigations sur cet incident, a déclaré dernièrement un porte-parole de Sarah Ferguson, réagissant aux accusations formulées hier par une cour turque. Dorénavant, les ministres britanniques refusent d'accéder aux requêtes d'assistance judiciaire de la Turquie. Du point de vue du Royaume-Uni, la duchesse s'est vu notifier par le Home Office [département britannique chargé du contrôle de l'immigration, de la sécurité et de l'ordre, NDLR] que l'affaire était classée. L'action des autorités turques qui vient d'être rendue publique est une nouveauté pour nous."
Une possible extradition ?
Dans l'entourage de la duchesse, qui avait tenté ces derniers mois de se refaire une santé (financière et morale) en exploitant ses mémoires outre-Atlantique, on s'insurge : "C'était une mission humanitaire, il n'y avait pas le moindre aspect politique là-dedans. Le gouvernement turc est hors de sa juridiction ici, et le gouvernement britannique a clairement fait savoir qu'elle ne serait pas extradée. Sarah est peinée que les actions du gouvernement turc puissent jeter une ombre sur des investigations journalistiques légitimes concernant les conditions dans les orphelinats d'Etat en Turquie."
La Grande-Bretagne et la Turquie ont des accords d'extradition depuis 1957, dans le cas d'une personne suspectée d'un crime punissable d'au minimum un an de prison dans les deux pays. A ce jour, il y a peu de risques que la duchesse d'York soit concernée, mais elle ferait bien de se tenir à l'écart de la Turquie, dont les prisons ne passent pas pour être très accueillantes...