Pour beaucoup, Scarlett Johansson est surtout une plastique de rêve qui, depuis une séquence cul(te) de Sofia Coppola dans Lost in Translation, fascine et alimente les fantasmes du public comme des cinéastes qui font d'elle une muse. Mais l'actrice américaine a su jouer de son physique avantageux pour se poser aujourd'hui comme une actrice incontournable. De Woody Allen à Rupert Sanders en passant par Luc Besson, Spike Jonze ou Joss Whedon, ils ont tous sublimé ScarJo dans ce qui se faisait sa particularité. Sa froideur envoûtante, son esprit bad ass, sa voix, son agilité, son caractère... et bien sûr, ses formes et sa beauté incandescente.
Dans le dernier numéro de GQ (avril 2017), dont elle fait la couverture – devenant la quatrième femme à poser pour l'édition française du magazine masculin –, ScarJo s'épanche justement sur ce rapport au physique. "Tant que ça ne limite pas le travail qu'il m'est permis de faire, ça ne me dérange pas", assure la comédienne qui a été citée comme l'actrice la plus rentable de l'année écoulée. Et d'ajouter : "Je ne pense pas à ça tous les jours quand je me lève."
Pourtant, Scarlett ne s'en cache pas. Être belle est un avantage, mais cela a parfois des inconvénients lourds à porter : l'image que le public a de vous, de votre corps. "Dans le passé, j'ai pu par moments sentir que ça me mettait sur la touche créativement, confie la comédienne de 32 ans. On me proposait beaucoup de rôles de femmes objets, ingénues, sexy. J'ai lutté pour m'en sortir et je pense que j'ai réussi." De Match Point à Her, en passant par La Jeune fille à la perle, The Island ou le superbe Under The Skin, Scarlett a largement prouvé qu'elle était plus qu'une poupée bombesque.
"Aujourd'hui, je me sens complètement libre, ajoute-t-elle. Et puis j'ai vieilli. Je me sens mieux dans ma peau. Je sais qui je suis. Ça m'autorise à prendre plus de risques, à explorer diverses identités." La prochaine au menu la verra plonger dans la peau d'un cyborg, Motoko Kusanagi, dans l'adaptation de Ghost in the Shell. Elle y incarne une femme dotée d'un corps entièrement cybernétique, dont seul le cerveau est resté humain. Et cela ne s'invente pas : dans l'imaginaire manga, Motoko est une figure érotique, mais aussi une combattante redoutable, sûre et déterminée, et dotée d'une conscience. Comme quoi, la frontière entre réalité et fiction est parfois mince...