Victorieux avec le XV de France dans le Tournoi des VI Nations, auteur par ailleurs du 9e Grand Chelem de son histoire au terme d'un crunch verrouillé face aux Anglais, qui a valu aux héros une prime conséquente mais bien loin des sommes astronomiques perçues par les footballeurs, Sébastien Chabal a toutes les raisons de fêter son retour en France cette saison, sous les couleurs du Racing Métro, et son retour en tunique bleue.
Alors qu'il dispose désormais d'un moyen très officiel pour partager ses humeurs, Sébastien Chabal, qu'on a dernièrement découvert dans une publicité pour la mutuelle Smatis (à voir ci-dessus - Seb : gare au syndrome Philippe Lucas !) continue à raconter son actualité, ses coups de coeur et ses coups de gueule dans le Bloc-Notes qu'il rédige pour le quotidien francilien Le Parisien. Exploit sportif oblige, sa dernière chronique est consacrée à... la troisième mi-temps : après une belle victoire, rien de tel qu'une bonne nouba ! Morceaux choisis de cette anthologie de la fête, "à travers les âges" de Sébastien Chabal :
"A chaque jour suffit sa peine. Les jours de confrontation face aux Anglais par exemple. Fort heureusement, certains d'entre eux ont une fin festive. Beaucoup pensent que pour qu'une fête soit réussie, elle doit être organisée, les invités triés sur le volet et que le vin doit être bon. Moi, je préfère les moments imprévus.
Premières sorties et grandes découvertes. C'était la période Beauvallon (à côté de Valence), la fin de la semaine annonçait souvent le début des festivités. Ça commençait, comme il se doit, après l'entraînement du vendredi soir. Une bonne excuse pour nous réunir. Il n'en fallait pas plus pour donner le coup d'envoi à nos nuits courtes en sommeil et riches en... n'importe quoi. On ne peut pas dire que ces longues soirées auront leur place au Panthéon de la pensée. Je n'étais peut-être pas bien malin. Mais quand on y repense entre potes, on en rigole encore et ce qui est fait est fait.
Un peu plus casanier, mais toujours aussi drôle. C'est avec l'indépendance, à Bourgoin par exemple, que les fêtes ont commencé à changer un peu. Il y avait d'abord les cas douteux. Ces soirs où l'apéro s'éternisait un peu trop. Et, là, le dîner entre amis était renvoyé à des soirées plus sages. J'ai commencé à goûter au confort d'une table dans mon premier chez-moi. En revanche, pour les après-repas, les habitudes ont eu la vie dure. On va où le vent nous mène avec un seul mot d'ordre : se fendre la poire. Aujourd'hui, de retour en France, ma vie n'est plus la même qu'il y a dix ans. Bien d'autres paramètres entrent en compte. Ma famille, mon boulot. A 32 ans, mes envies ne sont plus les mêmes qu'à 20. Et mine de rien, être un fêtard nécessite un minimum de pratique. Car, sans préparation, c'est trois jours la tête dans le c... Donc, aujourd'hui, j'apprécie surtout ces soirées autour d'une bonne gamelle et d'une bonne bouteille de vin avec des copains.
Et puis, il y a les exceptions. Les moments dans une vie où on a le droit et presque le devoir de se lâcher. Ces soirs que l'on doit fêter et où on doit festoyer sous peine de le regretter toute sa vie. Ça s'appelle les soirs de grande chouille. Et, un Grand Chelem, ça se fête !"
Le Bloc-Notes de Sébastien Chabal : une chronique à retrouver sur leparisien.fr