Depuis l'agression à l'acide de Sergueï Filine, le directeur artistique du Bolchoï, la guerre est déclarée entre le théâtre et son danseur vedette, Nikolaï Tsiskaridzé. L'institution voudrait poursuivre pour diffamation la star, qui multiplie les critiques et les déclarations tendancieuses à l'égard de Sergueï Filine. "Nos juristes étudient en ce moment les déclarations de Nikolaï Tsiskaridzé. Ils examinent la possibilité de porter plainte pour diffamation", a indiqué à l'AFP la porte-parole du Bolchoï, Katerina Novikova, qui juge "incorrectes" les critiques formulées par la vedette.
Il y a quelques jours, le directeur du Bolchoï, Anatoli Iksanov, avait carrément sous-entendu que Nikolaï Tsiskaridzé était impliqué dans la terrible agression de son rival notoire, Sergueï Filine. "Je n'ai qu'un sentiment : tout ce qui s'est passé est le résultat logique de l'atmosphère délétère qui a été créée en premier lieu par Nikolaï Tsiskaridzé", avait-il déclaré lors d'une interview au site du magazine Snob.
La réponse de Nikolaï Tsiskaridzé ne s'est alors pas fait attendre. Sur la BBC, la star s'était alors indignée et avait jugé que le gouvernement russe devait "limoger toute l'administration du Bolchoï". Ne ratant jamais une occasion de mettre de l'huile sur le feu, le danseur avait également mis en doute le fait que Sergueï Filine ait pu être agressé à l'acide. "Si par malheur cela avait été de l'acide, il n'aurait pas pu se montrer pendant des mois et l'état de son visage aurait été bien pire que ce que nous voyons", a lancé le danseur, qui y voit plutôt un complot contre lui.
Victime d'une agression au vitriol, Sergueï Filine est a subi plusieurs opérations à Moscou, avant d'être pris en charge en Allemagne, où il subit de nouvelles interventions pour tenter de totalement retrouver la vue. Brûlé au troisième degré au visage et aux yeux, Sergueï Filine se dit lui "absolument certain" de l'identité de son agresseur. De son côté, la police étudie toujours la piste d'une rivalité professionnelle pour trouver le coupable et a récemment interrogé comme témoin Nikolaï Tsiskaridzé, qui a cependant refusé d'être soumis à un détecteur de mensonges.