
Si la rumeur qui court sur son compte dit vrai, il pourra se targuer d'avoir totalement réussi ses Jeux olympiques. Lui, ce n'est pas un athlète, même si ses performances sont à n'en pas douter hors du commun, mais un artiste, en l'occurrence, le rappeur américain Snoop Dogg. Selon le magazine Variety, il pourrait participer ce lundi 11 août à la cérémonie de clôture des jeux de Paris, concoctée une fois encore par le metteur en scène Thomas Jolly qui avait subjugué le monde il y a 15 jours avec sa cérémonie d'ouverture. D'après le média américain, Snoop participerait avec la chanteuse Billie Eilish, et les rockeurs californiens Red Hot Chili Peppers à un happening visuel depuis Los Angeles, où se dérouleront les prochains JO, dans un mélange de direct et de performances préenregistrées. Comme le passage de témoin de la flamme, d'une olympiade, à l'autre... Et une occasion de plus pour briller, lui qui, à défaut de médaille, va revenir aux Etats-Unis assis sur un tas d'or...
La flamme, le moins que l'on puisse dire c'est que Snoop, qui en a été l'un des porteurs, comme d'autres superstars, avant qu'elle n'aille rejoindre la vasque s'élevant au-dessus de Paris, l'a entretenue durant toute la quinzaine, n'hésitant pas à mettre le feu lors de prise d'antenne en direct durant les épreuves qu'il couvrait pour la chaîne américaine d'information NBC dont il était l'envoyé spécial en France. Un envoyé très spécial, car s'il est une chose qu'Alvin Cordozar Broadus, Jr, de son vrai nom, n'est pas, c'est bien sportif de haut niveau. Mais tel Snoopy, le célèbre chien à qui il doit son surnom, parce qu'enfant, il fourrait son nez partout, l'artiste de 52 ans, proche de M Pokora, n'a semble-t-il pas changé d'un poil, aussi à l'aise sur scène avec un micro que dans une tenue d'équitation pour commenter une épreuve équestre des JO.
Les Français ont eu Phryge, la petite mascotte rouge, emblème de ces jeux parisien, les Américains, eux, conserveront sans nul doute deux images de cette quinzaine parisienne : celle de Simone Biles, leur gymnaste au talent inversement proportionnel à la taille qui a déchaîné les passions, et celle de Snopp Dogg, star US débarqué à Paris.

L'affaire avait commencé en 2021 à Tokyo. En pleine pandémie de Covid, le service de streaming américain, Peacock, avait dépêché sur place ce consultant sportif peu ordinaire qui avait fait se plier l'Amérique en deux en commentant notamment les épreuves d'équitation. "Le cheval est en train de faire du crip walk, t'as vu ça ? En direct, un vrai gangsta, ce cheval est dingue, j'ai besoin d'avoir ce motherf*cker dans l'un de mes clips", balançait durant une épreuve celui qui fut l'une des icônes du gangsta rap.
Convaincus du pouvoir fédérateur du chanteur, les dirigeants du réseau NBC ont décidé de l'embaucher cette année. Sa mission : couvrir les JO de Paris sur tous les fronts. Qu'il s'agisse de commenter les épreuves, d'aller interviewer les sportifs sur leur vie privée, de tester des restaurants parisiens ou d'aller visiter le Louvre.

En ont résulté des séquences hilarantes. Comme lorsqu'il confond -ou fait mine de confondre- un steak tartare avec une tortilla dans un établissement étoilé de la capitale en expliquant aux chefs qu'ils ont oublié de le cuire ou qu'il s'exclame dans le plus célèbre musée du monde : "Je viens de découvrir que j'étais le frère jumeau de Mona Lisa, Tony Lisa". Autre punchline marquante, celle assénée par Snoop Dogg au champion Michael Phelps lors d'un cours de natation improvisé dans la piscine d'un palace. "Vous avez parlé d'envergure, de puissance pulmonaire - j'ai certainement de la puissance pulmonaire", avait plaisanté ce fumeur devant l'éternel, reconverti depuis des années dans le business du cannabis. Sa dégaine, en peignoir orné de la bannière étoilée floqué à ses initiales valait son pesant d'or...
Et justement, de l'or, Snoop en aurait touché un paquet pour se livrer à ses délires. Selon l'investisseur Henry McNamara qui a fait fuiter l'info, la star du rap toucherait 500 000 euros par jour pour jouer les commentateurs déjantés. Si l'on fait l'addition : le montant pour la quinzaine aurait permis au rappeur d'engranger 8,5 millions de dollars. "La colonie de vacances la plus rentable de l'histoire" a ironisé un internaute. Il est vrai que le "boulot" de Snoop a tout pour plaire.

Pas besoin de fiche avec des références ou des palmarès ni de prendre des gants avec les sportifs stars qu'il interviewe puisque la star, malgré ses frasques passées, c'est lui ! La maman de Simone Biles, lors d'une interview durant la cérémonie d'ouverture, lui a d'ailleurs rappelé qu'en 2010, elle et sa fille avaient tenté de l'approcher lors d'une séance photo et qu'il les avait envoyées balader. Nelson Monfort, mortifié, en aurait peut-être pleuré, lui, ça l'a fait beaucoup rire...
Un rire communicatif... D'après le CIO, les JO rassemblent aux États-Unis "en moyenne 32,4 millions de téléspectateurs sur les plateformes de NBC Universal, [...] soit une augmentation de 74 % par rapport à Tokyo 2021". Et Snoop n'y est pas pour rien. À l'heure des réseaux sociaux, les siens débordent de ses interventions qui deviennent virales et attirent vers ces olympiades un public qui d'ordinaire ne se passionne pas toujours pour le concours complet d'équitation...
Anne-Sophie Voumard, la directrice générale des services de télévision et de marketing du CIO ne s'y trompe pas : "Bien sûr, nous aimons cela parce que nous voyons l'impact que cela a sur l'engagement. Cela permet de faire connaître les Jeux à d'autres fans, et pas seulement aux amateurs de sport, et nous sommes tout à fait en phase avec ça. (...) D'autres ont également adopté cette tendance, et nous nous en réjouissons, nous l'adoptons et nous la facilitons."
Pas de doute, ce grand détracteur de Donald Trump qui a vendu plus de 35 millions d'album dans sa carrière et qui fait partie des dix rappeurs US les plus fortunés avec un patrimoine évalué à 150 millions de dollars peut dormir tranquille sur son pactole, il aura sans trop forcer son accréditation aux prochains jeux de Los Angeles.