Soko s'est fait remarquer pour la première fois avec un titre, I'll kill Her, posté sur la Toile. Après un premier EP, une dépression et l'aveu de vouloir mettre un terme à ses ambitions musicales, la jeune chanteuse de 26 ans puise en elle l'énergie, l'inspiration et tout le charme nécessaires à son premier album. I Thought I Was an Alien est sorti le 20 février sur le prestigieux label Because. Soko doit maintenant le défendre à longueur d'interviews. Une mission difficile pour celle qui se dit "complaisante avec elle-même" : "J'ai ce truc débile de l'artiste torturé. Je tiens à mes névroses", dit-elle cette semaine dans Elle.
Pour l'hebdo féminin, Soko fait l'inventaire de ses affections et obsessions : "J'ai perdu mon père à 5 ans, ensuite tous mes grands-parents en quatre ans, puis mon parrain. Du coup, j'étais obsédée par la mort. J'avais cinq frères et soeurs, mais moi je ne sortais pas de ma chambre. J'avais peur de mourir." Des années plus tard, rien n'a vraiment changé : "Je suis agoraphobe, ultra-solitaire, hyperactive et dyslexique. (...) Avec mon mec, peintre et daltonien, on est pareils, on déprime tout le temps et on ne sort jamais." Si l'exercice de l'interview ne la met pas forcément à l'aise, il y a pire : "Je fais des crises de panique. Si je suis dans une file d'attente, je suis oppressée, je peux me mettre à trembler ou tomber dans les pommes."
Soko a pourtant promis de partir en tournée. Elle jouera d'abord en Angleterre avant de rejoindre la France et d'assurer une date le 5 mars au Café de la Danse de Paris. Ils sont nombreux à vouloir découvrir sur scène ses premières chansons, dont ce single, First Love Never Die, ballade folk minimaliste et luxuriante (oui, c'est possible).
Puis il y a le cinéma. Nommée aux César dans la catégorie espoir pour son rôle dans À l'origine de Xavier Gianolli, Stéphanie Sokolinski (son vrai nom) sera sur les grands écrans le 21 mars 2012 dans l'attendu Bye Bye Blondie de Virginie Despentes. Elle incarnera aussi Augustine, une jeune femme souffrant d'hystérie, dans le premier film éponyme d'Alice Winocour. Une Soko plus névrosée encore que nature y sera étudiée et peut-être soignée par un professeur incarné par Vincent Lindon...