Le peuple gronde à travers le monde. Aux Etats-Unis comme en France, les manifestations déferlent pour dénoncer le racisme et les violences policières. Ce qui ne les empêchent visiblement pas de continuer à avoir lieu. Le Dimanche 7 juin 2020 , alors qu'un rassemblement Black Lives Matter réclamait justice dans les rues de Bruxelles, Sophie Dewulf – la compagne du chanteur Arno – a été victime d'un contrôle abusif qui l'a poussée à porter plainte.
Elle ne faisait pas partie des manifestants. En réalité, Sophie Dewulf était descendue en bas de chez elle quelques minutes, en pyjama, pour promener son chien. Il était environ 15h. Hélas, l'animal n'était pas tenu en laisse, ce que la police lui a fait remarquer. Et quand elle a voulu rentrer chez elle, la femme âgée de 40 ans a été interpellée puis plaquée au mur, ses papiers étant restés à la maison. "Sophie a pleuré sur le chemin du retour, explique à Sudinfo le chanteur qui l'a tirée d'affaire, alerté par un commerçant du coin. Je n'ai pas compris pourquoi parce que les policiers ne m'ont rien dit à moi."
Sophie Dewulf est d'origine maroco-tunisienne. Elle a décidé de déposer plainte le 12 juin 2020 auprès du procureur du Roi de Bruxelles par l'intermédiaire de son avocat, Alexis Deswaef. "C'est habituellement mon nom adoptif qui me sauve, mais là je n'avais pas ma carte d'identité sur moi, raconte la plaignante. Je me demande ici ce qui aurait pu se passer si Arno n'était pas arrivé. Physiquement, ce n'est pas grave ce qui m'est arrivé. Moralement, oui, mais pas physiquement. Mais je veux porter plainte. Je veux porter plainte non seulement pour moi, mais aussi au nom de ceux qui ont peur ou n'ont pas les moyens de le faire. Ce que je trouve terrible aujourd'hui, c'est qu'on devrait être rassuré à la vue d'un uniforme et qu'on en est arrivé à en avoir peur."
En réponse à la polémique, la police de Bruxelles-Ixelles estime que l'intervention des forces de l'ordre à l'encontre de Sophie Dewulf est "correcte" et ne souhaite plus commenter l'affaire. "Les contrôles au faciès ont été taxés de fantasmes par des syndicats policiers, se désespère Alexis Deswaef. Alors que c'est une réalité sur le terrain..."