C'est une affaire qui a énormément fait parler dans le monde des médias et qui a eu de sacrées répercussions. Humoriste et employé de la chaîne Canal+, Sébastien Tohen participe à un sketch en forme de pastiche de l'émission de Pascal Praud, L'Heure des pros, au côté de son acolyte de toujours, Julien Cazarre en novembre 2020. Un sketch qui n'est pas du tout du goût de la rédaction de la chaîne cryptée et de son actionnaire majoritaire, Vincent Bolloré, qui possède également CNews, la chaîne d'information en continu où officie Pascal Praud. Quelques jours plus tard, l'humoriste de 45 ans est remercié par sa direction, ce qui soulève une vent de contestation au sein de la chaîne.
Par la suite, son collègue Stéphane Guy lui rend hommage à l'antenne : "Je veux saluer l'ami Sébastien Thoen qui n'a pas eu la sortie qu'il aurait méritée. On lui souhaite bon vent", lançait-il à l'époque. La direction de Canal+ n'apprécie pas du tout les propos de son employé et décide de le mettre à pied avant de le licencier. S'en est suivi un long litige entre le journaliste de 51 ans et la chaîne cryptée puisque ce dernier attaque son ancienne maison aux Prud'hommes pour "licenciement abusif" et comme L'Équipe nous l'a appris mardi dernier, la chaîne a été condamnée puisque le conseil des Prud'hommes de Paris a estimé que ce licenciement était "abusif, et qu'il n'avait commis aucune faute", selon Me Olivier Khatchikian, l'avocat du plaignant.
Une belle victoire pour Stéphane Guy, qui s'accompagne d'une condamnation financière pour Canal+. Selon les informations du quotidien sportif, l'entreprise a été condamnée à payer 260 000 euros en dommages et intérêts à son ancien employé. Mais l'affaire n'est visiblement pas terminée si l'on en croit l'avocat du journaliste, qui officie désormais sur RMC, au côté de Daniel Riolo. "Au-delà de la réparation financière qu'il a obtenue, mon client considère que les juges n'ont pas tiré toutes les conséquences légales de leurs propres constatations. L'atteinte à la liberté d'expression ne peut se résoudre uniquement par des dommages et intérêts. Il poursuivra donc en appel son action pour obtenir l'annulation pure et simple de son licenciement", précise Me Khatchikian.
Une première victoire pour Stéphane Guy, mais une histoire qui est loin d'être terminée si l'on en croit son avocat.