Un procès pour enfin libérer la parole : à partir de ce mercredi 14 décembre, le chanteur Stéphane Métro sera au tribunal pour des accusations gravissimes d'atteintes sexuelles sur mineur par personne ayant autorité. Ce procès n'est pas le premier pour lui puisqu'il a déjà été jugé et condamné par le passé. En 1996, à 20 ans, il avait été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour "atteinte sexuelle avec violence, contrainte, menace, surprise" sur deux mineurs de 11 ans devant le tribunal de grande instance de Privas, en Ardèche.
Extrêmement reconnu dans le monde du spectacle, l'homme de 46 ans a enchaîné les rôles ces vingt dernières années (Dracula, Roméo et Juliette, Roi Arthur, etc...) et les emplois dans des écoles de comédie musicale et de chant. Des emplois et des lieux où il aurait trouvé ses nombreuses victimes selon une longue enquête sortie dans le journal Libération ce mardi. Pendant six mois, le quotidien a en effet réussi à enquêter pour retrouver six victimes présumées de l'homme, qui décrivent toutes les mêmes procédés : s'arrangeant pour que les jeunes s'attachent à lui, il leur aurait ensuite imposé des rapports sexuels sous emprise ou malgré un non-consentement.
Parmi les témoins se trouve un jeune homme que personne n'a oublié, Gwendal Marimoutou. Alors qu'il vient d'entrer dans l'adolescence, à la fin des années 2000, le jeune homme fait ses débuts sur scène en interprétant Simba dans la comédie musicale Le Roi Lion. Quelques semaines plus tard, il participe à La France a un incroyable talent et se rapproche de Stéphane Métro, qu'il recroisera à l'Aicom, une prestigieuse école dont l'accusé est professeur.
Je me retrouve seul, un peu paumé
Et c'est à ce moment-là, selon lui, que tout a commencé. "Il procédait avec méthode. J'avais 14 ans et demi. J'étais en train de muer, je me posais plein de questions. La semaine à l'internat, harcelé par mes camarades, j'attendais avec impatience le week-end à l'Aicom, l'école de comédie musicale. Stéphane Métro était l'un des profs de chant. J'allais chez lui pour répéter, avec d'autres ados comme moi", a-t-il notamment raconté au journal Libération.
Un témoignage fort, sur lequel il donne plus de détails : "Je me souviens du McDo le premier soir, dans son salon en regardant Roméo et Juliette dans lequel il jouait. Il éteint les lumières et ça commence. Machinal, rapide. Il sort de la pièce pour se rhabiller. Et je me retrouve seul, un peu paumé. A chaque fois, ça s'est passé comme ça. Ça s'est reproduit plusieurs fois pendant huit ou neuf mois, avant que je n'arrive à dire non".
Aujourd'hui, Gwendal a 27 ans et comme de nombreuses autres victimes potentielles, n'a réalisé la portée des gestes de son agresseur qu'il n'y a quelques temps, devant les questions de la police. Et refuse désormais de se taire. "Peu à peu, j'ai réalisé. La manipulation. Son côté prédateur. L'emprise. Toute cette culpabilité que je portais depuis des années... La pédocriminalité, on a l'image d'un pervers, vieux, dégoûtant alors qu'en fait, ce n'est pas du tout ça, c'est beaucoup plus sournois", explique-t-il. Il a ensuite été soutenu par son amie Lola Dubini sur Twitter.
Toutes les victimes présumées de l'homme devraient assister au procès à partir de ce mercredi, en attendant de connaître le verdict.
Stéphane Métro reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.