Sylvain Tesson aurait-il quelque peu exagéré ses récits pour paraître un plus grand aventurier qu'il ne l'est réellement ? Si l'écrivain, spécialiste des voyages en Sibérie notamment, s'en défend, plusieurs témoins commencent à l'affirmer : selon une étudiante à Tromso, en Norvège, l'écrivain qui serait proche de l'extrême-droite, aurait notamment modifié les températures de ses histoires pour leur donner un tournant plus dramatique.
Et nos confrères de L'Obs, qui consacrent un portrait à l'écrivain de 51 ans dans leur dernier numéro, ont également remarqué plusieurs petites incohérences, notamment dans son livre Dans les forêts de Sibérie. Alors qu'il explique en effet n'être parti qu'avec un "sac de jute", une "chignole à glace", des "fusées anti-ours", et un "drapeau français pour le 14 juillet" au bord du lac Baïkal, il parle quelques pages plus loin d'un ordinateur portable et d'un téléphone satellite, bien plus modernes.
Un téléphone qui lui aurait servi, le 16 juin 2011, selon son récit, à recevoir un message déplaisant : "Et puis tout s'écroule. Sur le téléphone satellite que je réserve aux urgences et n'ai pas utilisé encore, cinq lignes s'affichent, plus douloureuses qu'un coup de fer rouge. La femme que j'aime me signifie mon congé. Elle ne veut plus pour homme d'un fétu dans les courants. [...] Je ferme les livres et pleure dans le poil de mes chiens."
En réalité, selon Bénédicte Martin, journaliste et autrice française, qui a partagé sa vie de 2010 à 2014 et qui est l'autrice de cet envoi, le message est très exagéré : il ne s'agissait en réalité que d'un mail "engueulade sur une histoire de fromage". Et il n'y a pas que cette histoire qu'il aurait accentuée, selon elle : sa résidence en plein milieu de la Sibérie était aussi bien moins rude qu'il n'y parait de prime abord.
"C'était petit et spartiate, mais quand même moins qu'il le dit. Il y avait le wi-fi. On ne passait pas toute nos soirées à lire Chateaubriand. On se branchait sur un générateur et on regardait des films de Tom Croise. Parfois, on allait passer une ou deux nuits dans un hôtel à Irkoutsk", raconte la jeune femme, qui a autrefois partagé sa vie avec un acteur connu, Jean-Paul Rouve. Mère de Clotaire, leur fils de 16 ans, elle n'allait pas laisser passer cela et a tenu à rétablir sa vérité !