Depuis le week-end noir de l'équipe de France en Afrique du Sud - insultes de Nicolas Anelka à Raymond Domenech, exclusion de l'attaquant français du groupe, refus de s'entraîner de ceux qui sont restés, lecture d'une improbable lettre par Domenech, et défaite des Bleus lors de leur dernier match -, nous attendions impatiemment les mots de Nicolas Anelka, le paria, celui par qui l'implosion du groupe avait été précipitée.
Il faut dire que ceux qui ont parlé jusqu'à maintenant - Patrice Evra, Eric Abidal, William Gallas, Thierry Henry ou Jérémy Toulalan -, ne nous ont pas appris grand-chose sur le côté interne de ce fiasco. Ce sont pourtant les récentes déclarations de Toulalan (qui a avoué avoir pris une grande part de responsabilités lors de la grève des Bleus), que Nicolas Anelka, actuellement en vacances à Bali avec sa femme et ses deux fils, a décidé de prendre la parole dans les pages de France Soir.
En effet, l'attaquant de 31 ans tenait à "remercier" Toulalan d'assumer une partie peu glorieuse de cette mutinerie de l'équipe de France en Coupe du Monde (dont l'un des proches a écrit la fameuse lettre lue par l'ancien sélectionneur) : "Il faut une forme de courage et un gros mental à Jérémy pour assumer cela. Je suis fier d'avoir joué avec lui et avec toute l'équipe de France."
Après cet "hommage" au milieu récupérateur lyonnais, Nicolas Anelka, qui n'en a fait qu'à sa tête durant ses matches en Bleu, n'étant solidaire et utile à personne en se promenant sur le terrain où il voulait et en ne tenant pas sa place d'attaquant de pointe, se permet tout de même de faire bloc avec ses anciens partenaires : "Tout le monde, je dis bien tout le monde, était solidaire. Dans cette affaire de mutinerie, tout et son contraire a été dit. S'il y avait des joueurs qui voulaient s'entraîner, qu'ils parlent maintenant. Mais je suis certain à 100% que personne ne le fera." Avant de se dédouaner totalement d'avoir été le déclic du fiasco interne du groupe : "Si ce n'était pas par moi que tout s'était précipité, cela serait arrivé par quelqu'un d'autre. Ça devait exploser."
Enfin, Anelka ne mâche pas ses mots en ce qui concerne Bixente Lizarazu, champion du Monde 1998 et consultant acerbe sur TF1 et RTL, qui a critiqué ouvertement et souvent très durement les Bleus : "Lorsqu'on a été joueur, il faut une forme de respect. Lizarazu, c'est qui ? Parce que lorsqu'il parle et qu'on l'écoute, on a l'impression d'entendre une légende vivante. En réalité, c'est juste un ancien joueur en manque de reconnaissance, frustré de la reconversion réussie de ses potes girondins Zidane et Dugarry."
Nous n'en saurons pas beaucoup plus pour le moment, notamment sur la réalité des mots qui sont sortis de sa bouche à l'encontre de Domenech à la mi-temps de France-Mexique (0-2), mais qui ne sont, selon le principal intéressé, pas ceux publiés en Une de L'Equipe.
Sinon, d'un point de vue purement sportif, l'ancien capitaine des Bleus - meilleur buteur de l'Histoire de l'équipe de France, champion dans trois pays différents, champion du Monde 1998, champion d'Europe 2000 et vainqueur de la Ligue des Champions 2009 - Thierry Henry, 32 ans, vient de s'engager pour "plusieurs années" et pour un très lucratif contrat avec l'équipe des New York Red Bulls, où ont notamment terminé leur carrière des champions du Monde comme l'Allemand Lothar Matthäus ou le Français Youri Djorkaeff.
Amoureux des Etats-Unis depuis toujours, le plus grand attaquant de l'Histoire des Bleus portera donc un cinquième (et dernier ?) maillot de club durant sa prestigieuse carrière, après avoir endossé ceux de Monaco, la Juve, Arsenal et Barcelone. Loin de la médiatisation des championnats européens, c'est un aveu de tranquilité que Thierry Henry nous envoie, et sans doute une manière discrète de mettre un terme à sa carrière internationale, qui aurait mérité de se finir autrement que par sa présence incompréhensible sur un banc, isolé, au sud du continent africain. Toujours est-il que nous lui souhaitons bon courage pour cet ultime challenge sportif.
Adam Ikx