Il avait pourtant promis qu'il ne parlerait qu'après les les Jeux Olympiques de Londres l'été prochain... Teddy Tamgho, reconnu coupable de violences par la Commission de discipline de la Fédération Française d'Athlétisme et condamné à 12 mois de suspension dont 6 avec sursis le 20 décembre dernier, avait simplement déclaré à la sortie : "Maintenant, je vais rester dans mon coin, c'est ce que j'ai de mieux à faire."
Mais visiblement, Teddy Tamgho n'a pas suivi son propre conseil et a tenu à répondre à ses détracteurs (la presse) à travers un moyen original, un clip vidéo diffusé le 24 décembre et baptisé Joyeux Noël TDYSTAR, dans lequel il explique sa vision des choses... Si la qualité du son, du rythme et de la réalisation sera laissée à l'appréciation de chacun, la démarche peut surprendre. Surtout au vu du contenu du texte et des réactions suscitées.
Si sa condamnation lui permet de participer aux Jeux Olympiques (hasard ou coïncidence...), cette dernière implique tout de même la culpabilité du champion du monde et d'Europe en salle de triple saut. D'autant plus qu'une procédure judiciaire est toujours en cours après trois plaintes déposées pour "coups et blessures", et que l'athlète de 22 ans n'est pas à l'abri d'une décision de justice.
S'il reconnaît avoir "réglé une petite story", il réfute pourtant l'image que la presse lui aurait collé en rapportant les faits : "On essaie de me descendre comme si j'étais un terroriste, je n'ai rien fait de grave (...) Hier j'étais le rêve bleu, aujourd'hui je suis un cogneur de fille. Zéro bleu, zéro coma alors arrêtez de faire des films." Donc, Teddy Tamgho aurait été condamné à 12 mois de suspension dont 6 avec sursis, 1 500 euros d'amende et 50 heures de travaux d'intérêt général pour rien.
L'athlète s'en prend régulièrement aux médias - ouvrant même son clip par un petit message (Amis Journalistes, Joyeux Noël) -, coupables à ses yeux d'avoir voulu le couler et d'avoir monté en épingle une affaire sans gravité. "Les médias surfent sur la vague pour me couler (...) Lèche-moi les bottes et je te parlerai peut-être (...) J'en ai rien à cirer, les pieds je ne veux personne pour les cirer (...) Voilà une petite réponse, pour tous les journalistes, pour tous les médias qui essayent de parler un peu sur moi parce que je leur ai rien donné à manger (...) Vous avez parlé un peu pour rien, pour une petite histoire mais j'ai tué personne en tous cas, je ne suis pas un assassin, moi", poursuit-il ainsi.
Car d'après lui, ce sont bien les victimes la cause de tout cet emballement médiatique, à la recherche de publicité. A tel point que la principale victime, la jeune athlète de 19 ans, refuse de dévoiler son nom à la presse ou de découvrir son visage... Mais Teddy Tamgho se montre compréhensif et magnanime : "Ceux qui veulent se faire de la pub, fallait le dire, je pouvais donner un euro symbolique."
Teddy Tamgho s'excuse auprès de ses fans pour les avoir impliqués dans l'histoire, reconnaît son comportement violent, expliqué de la plus simple des manières : "J'ai craqué, c'est vrai, mais c'est comme ça. Je suis désolé pour mes fans, car ils sont mêlés à tout ça. J'étais à la limite à cet instant précis. On accepte la décision de la commission disciplinaire, ils ont jugé, ils ont fait ce qu'il y avait à faire." Aucun mot pour les victimes, aucune excuse pour son comportement. Teddy Tamgho assume et ne regrette visiblement rien.
"A part ma mère, des leçons, qui peut m'en donner?", poursuit-il, avant de donner rendez-vous le 9 août pour la finale du triple saut des Jeux Olympiques : "Ceux qui m'ont enterré me verront le 9 août comme un vampire. Ma revanche sera indiscutable, brève et totale."
D'ici-là, peut-être que Teddy Tamgho aura appris à faire profil bas à la suite d'une condamnation et à rester humble, à l'image des plus grands champions...