À trop jouer avec le feu, Thomas Fabius risque de s'y brûler.
Mardi, le fils de l'actuel ministre des affaires étrangères Laurent Fabius a été placé en garde à vue à Nanterre dans les Hauts-de-Seine selon les informations d'iTélé, dans le cadre d'une affaire de faux, de blanchiment et d'escroquerie. Thomas Fabius est ressorti "libre après douze heures d'audition", selon son avocat Me Cyril Bonan qui ajoute que son client devrait être entendu par un juge "dans les semaines qui viennent".
La chaîne d'information précise en outre que son appartement situé sur le boulevard Saint-Germain a été perquisitionné samedi (12 décembre) au matin.
Le bien immobilier estimé à quelques 7,4 millions d'euros est au coeur d'une information judiciaire ouverte en 2013. Il y a déjà trois ans que Tracfin - la cellule anti-blanchiment de Bercy - s'intéresse aux mouvements parfois suspects survenus sur les comptes de Thomas Fabius, dont la réputation de joueur de poker invétéré n'est plus à faire. L'organisme du ministère de l'Economie et des finances s'étonne que le papa de la petite Valentina ait pu se porter acquéreur d'un tel bien, alors qu'il n'a déclaré "que" 12 000 euros de revenus par mois en 2012.
En outre, une note de Tracfin récemment révélée par Le Point met aussi en évidence deux virements douteux sur l'un de ses comptes : le premier d'un montant de 235 000 euros versé en 2013, et l'autre d'un montant de 316 000 euros émis au nom d'une tante de la famille. Une note qui rejoindrait les investigations de l'Office central de la répression de la grande délinquance financière, chargé de tirer au clair l'achat de l'appartement grand luxe dans l'une des avenues les plus cossues de la capitale française.
Ce n'est pas la première fois que l'enfant terrible de Laurent Fabius est dans le viseur de la justice. Le fils de l'éléphant du Parti Socialiste est visé depuis octobre dernier par une plainte pour chèques sans provision et vol, et un mandat d'arrêt uniquement valable sur le sol américain après qu'il ait remis des chèques en bois à plusieurs casinos du Nevada... pour un montant de 3,2 millions d'euros ! S'il est interdit de casino dans l'Hexagone, il a toutefois laissé une ardoise de 2 millions d'euros à Monaco. En 2011, c'est le Casino de la Mamounia, un célèbre hôtel de Marrakech qui portait plainte contre l'homme d'affaires de 34 ans, condamné la même année pour abus de confiance.
Coline Chavaroche