Le Tigre semble avoir retrouvé ses griffes sur le fairway ; mais en dehors, qui sait ce qui se passe réellement ? Si les performances sportives de Tiger Woods ont focalisé l'attention depuis son retour à la compétition en avril à l'occasion du Masters d'Augusta (où il a, après un parcours en dents de scie, intégré le Top 5), ce n'est sans doute pas la seule raison pour laquelle le Tigergate est moins commenté que dans les permiers mois de 2010, dans les semaines qui suivirent le déballage de ses infidélités : l'autre raison étant que... les développements sont pour le moins nébuleux.
Pour sa 264e semaine à la tête de la hiérarchie mondiale du golf, Tiger Woods continue à s'accrocher à la routine du job pour ne pas se laisser à nouveau entraîner dans les méandres nés de ses frasques sexuelles, et retrouve un niveau de jeu propre à son rang, à l'image de son parcours à l'US Open : après une spectaculaire remontée, le Tigre, qui pointait à quatre coups du leader avant le dernier jour, décevait ses fans et échapper la victoire en se classant 4e (tandis que le Français Grégory Havret finissait 2e !).
Un bilan comptable très positif...
Un autre grand rendez-vous l'attend désormais, pour lequel il a atterri mardi à Philadelphie : le AT&T National, tournoi qu'il a créé au profit de sa fondation Tiger Woods Foundation et baptisé du nom... d'un de ses ex-principaux sponsors ! AT&T fait en effet partie des firmes qui ont préféré prendre leurs distances avec le golfeur suite au Tigergate... "Que mon nom soit associé ou non à l'événement, cela n'a aucune importance", a-t-il déclaré en insistant sur son engagement, en coulisses, pour lever des fonds.
Woods reste bankable contre vente et marées : dans le traditionnel classement des personnalités les plus influentes publié dernièrement par Forbes, il apparaît en 5e position - premier sportif du palmarès. La revue de référence soulignait pourtant que son image écornée lui avait fait perdre la bagatelle de 30 millions de dollars avec le départ de ses partenaires Accenture, AT&T et Pepsi (Gatorade), 30 autres avec celui d'IMG (la firme a quant à elle laissé près de 5 millions de dollars de plume dans l'affaire). Mais aussi que le golfeur avait engrangé, en 2010, 105 millions d'euros, que viendra grossir l'enveloppe de son fidèle sponsor Nike, trop heureux de lui reverser 30 millions de dollars sur les 630 millions générés grâce à lui par la vente d'équipements de golf. Un bilan dressé alors qu'Electronic Arts revient avec son hit annuel, le jeu vidéo de golf de référence Tiger Woods PGA Tour 2011, titre dont les ventes sont colossales.
Un divorce top secret...
Cette fortune relativement épargnée par le scandale, Tiger Woods pourrait avoir à en céder la moitié à son épouse Elin Nordegren. Là encore, concernant la procédure de divorce qui a cours, le dossier est tenu bien à l'écart des médias. Certains médias outre-Atlantique se sont risqués à avancer certaines informations, indiquant notamment que le mannequin suédois et mère de deux enfants du golfeur (Sam, 3 ans, et Charlie, 16 mois) aurait demandé un tiers de la fortune de son mari volage - soit environ 750 millions de dollars, ce qui exploserait le précédent de record pour un record (celui de Michael Jordan et Juanita en 2007). D'autres annoncent que les termes prévoient la garde légale conjointe, mais octroient la garde physique uniquement à Elin, qui n'aura évidemment pas le droit de déménager en Suède, avec interdiction pour Tiger de mettre ses enfants en contact avec une de ses girlfriends.
De nouvelles révélations : paternités multiples, affaire de dopage... Jusqu'où va le buzz et où commence la vérité ?
D'autant qu'en matière d'enfants et d'anciennes conquêtes (14 sur 120 ont été identifiées à ce jour), Tiger n'est pas tranquille : dernièrement, trois d'entre elles se sont manifestées pour dénoncer la supposée paternité de Tiger ! Theresa Rodgers affirme avoir accouché en 2003 d'une fille dont le golfeur serait le père biologique, fruit d'une relation entamée avant son mariage et qui dura au-delà, et dit avoir été soudoyée (3 millions de dollars) pour passer cette paternité sous silence. Une journaliste de Channel 4, par qui la révélation a été faite, affirme détenir les preuves ADN. Devon James, star du porno et prostituée, s'est également signalée, mais ses propos se sont avérés être des mensonges, un test ADN effectué en 2002 ayant établi la paternité d'un ancien boyfriend quant à son fils né en 2001. Joslyn James, une autre actrice, affirme quant à elle avoir perdu un enfant de Tiger Woods lors d'une fausse couche et avoir été contrainte à avorter lors d'une autre grossesse (dans le même documentaire de Channel 4 que pour Theresa Rodgers).
Depuis le Tigergate, c'est un peu la loi des séries : une révélation peut en cacher une autre. Ou plus. Et effectivement, les doutes autour du comportement de Tiger ne s'arrêtent pas là. Tout récemment, il a été vue à deux reprises en compagnie d'une belle blonde, notamment la semaine dernière en Floride alors qu'Elin était en visite chez son frère à Shanghai avec les enfants. Il n'en fallait pas plus pour que les commentateurs sévissent, à l'image d'un certain consultant new-yorkais proche de Woods, Mike Paul : "Il est toujours accro au risque. Le vrai problème, apparemment, c'est qu'il ne peut pas s'empêcher de mettre sa vie de famille et sa réputation sur la sellette. On sait bien, dans les médias, que les avocats de Tiger lui avaient conseillé de faire profil bas, et qu'il leur a répondu : je m'en fiche, je prends le risque. Malgré sa cure de désintoxication et ses excuses à la télé, il n'a pas changé". Dans le même temps, il trempe dans une investigation autour du trafic et de l'administration de produits dopants par un médecin canadien, Tony Galea...
Tiger et Elin, les retrouvailles forcées pour l'anniversaire de Sam
Une agitation pas de bon augure alors qu'il tente de se concentrer sur le golf et de continuer à voir ses enfants. Samedi, Tiger Woods et Elin Nordegren ont été vus ensemble pour la première fois depuis des mois, à l'occasion d'une fête d'anniversaire un peu en retard pour leur fille Sam, à Windermere, en Floride. Le Tigre avait manqué le premier anniversaire de leur fils Charlie, il y a quelques mois, pour cause de cure de désintoxication. A l'évocation de ses enfants, Woods ne peut réprimer son émotion, comme ce fut le cas mardi lors de la conférence de presse d'avant-tournoi, déclarant notamment : "passer du temps ici avec mes enfants a été fantastique".
Le feuilleton continue, toujours aussi flou...