Quatre ans après sa plainte contre DSK, alors que "des faits pouvant être qualifiés d'agression sexuelle [ont été] reconnus" par la justice, Tristane Banon revient avec un livre (Love et caetera, l'Archipel, mars 2015) et d'excellentes nouvelles. Elle est amoureuse de Pierre Ducrocq, ancien footballeur et milieu de terrain du Paris Saint-Germain de 1994 à 2002, dont elle est enceinte. Tristane Banon a rencontré nos confrères de So Foot pour évoquer le football, les footballeurs qu'elle trouve "plus sains" que Dominique Strauss-Kahn, et bien sûr son compagnon.
La jeune femme de 35 ans a rencontré Pierre Ducrocq, désormais consultant, dans les couloirs de Radio France où ils officient tous les deux. Le couple attend sereinement son premier bébé. Dans So Foot, elle rappelle ce qu'elle aime chez lui : "Au-delà de son statut de footballeur, ce qui m'a plu chez Pierre, c'est son caractère. Il avait déjà cette réputation lorsqu'il était pro. Il était têtu, un peu rentre-dedans. Sans faire de la psychologie de comptoir - la fille qui n'a pas eu de père -, peut-être que je recherchais cela, quelqu'un de protecteur, de rassurant." Et chacun se montre curieux de l'univers de l'autre : "On s'intéresse à ce que fait l'autre. Pierre m'aide à comprendre, avec son expertise, le monde du foot. (...) Il me questionne souvent sur les livres qui traînent sur mon bureau, sur ce qu'écrit untel, ce que défend un autre. Je l'emmène souvent au théâtre. Je suppose qu'il n'a jamais été aussi souvent au théâtre de sa vie."
En Angleterre, les femmes de footballeurs ont presque à un statut à part, les fameuses wags. La première d'entre elles, qui a le plus brillamment réussi, étant Victoria Beckham. En France, Ludivine Sagna fait partie de celles qui ont illuminé les tribunes de la dernière Coupe du monde. Mais elles n'ont pas toutes bonne réputation. Et Tristane Banon de les défendre : "Les épouses ou compagnes de footballeurs sont vues comme des jolies filles qui s'exposent les soirs de matchs. Et qui ne travaillent pas. (...) Au départ, comme beaucoup, j'en avais une vision un peu simpliste. Elles se dévouent en fait totalement à soutenir leur mari. (...) Ce qui est terrible, c'est qu'en fait, tous les grands footballeurs ont besoin d'avoir ce type de femme à leur côté. Vous en retirez presque l'impression qu'il s'avère impossible de devenir un grand joueur en étant célibataire." Et la romancière d'observer que, bien souvent, le rapport s'inverse quand le sportif prend sa retraite, son épouse peut alors construire une vie professionnelle sans craindre de devoir changer de ville à la prochaine saison sportive. Quant aux footballeurs, scandale Zahia mis à part, elle les trouve plus sains qu'un DSK dont les parties fines ont été au coeur du procès du Carlton de Lille : "C'est un lieu commun de les imaginer fréquenter des prostitués dans chaque ville où ils mettent les pieds. Ils le font assez peu et quand cela arrive, ils se font choper, par la justice ou les tabloïds. Contrairement à d'autres dont les noms ne sortent jamais..."
Le premier stage de journalisme de Tristane Banon touchait au football. Elle avait 17 ans et un petit ami dingue des Bordelais qu'elle a donc vus jouer partout. Désormais, elle soutient Paris : "J'habite depuis dix-sept ans dans l'une des rues qui donne sur le Parc des Princes. Mon coeur penche donc désormais, presque géographiquement, plutôt du PSG." Parions que son histoire d'amour avec Pierre Ducrocq ne fait que resserrer les liens de la romancière avec les couleurs du Paris Saint-Germain.
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