James Holmes a été reconnu jeudi 16 juillet 2015 coupable du meurtre de 12 personnes dans un cinéma de la ville d'Aurora, dans le Colorado, où il a ouvert le feu le 20 juillet 2012, choquant l'Amérique. L'établissement diffusait un film de la franchise Batman de Christopher Nolan, The Dark Knight Rises. Il risque la peine de mort, indique l'AFP, et le jury reprendra les délibérations pour fixer sa sentence à partir de mercredi.
Le juge Carlos Samour a lu pendant une heure les 166 chefs d'accusation auxquels faisait face le tueur de 27 ans, en détention depuis son arrestation sur les lieux du massacre. Il a été reconnu coupable de meurtre avec préméditation et avec "extrême indifférence" pour chacune des douze victimes. James Holmes était aussi accusé de tentative de meurtre pour les 70 personnes qui ont été blessées, et de détention d'armes et d'explosifs.
Les douze jurés du tribunal de Centennial, dans l'Ouest des Etats-Unis, ont délibéré pendant moins de deux jours et devaient surtout déterminer si l'accusé était sain d'esprit ou non, au moment où il est entré lourdement armé dans le cinéma bondé. Selon des témoins, James Holmes avait lancé un fumigène dans la salle avant d'ouvrir le feu, tirant au hasard avec un fusil d'assaut AR-15, un pistolet calibre .40 et un fusil de chasse. Lors d'audiences préliminaires, les procureurs ont déclaré que James Holmes avait minutieusement planifié le massacre et disposait d'assez de munitions pour tuer tous les spectateurs de cette salle de cinéma bondée, où 400 personnes étaient présentes ce soir-là.
James Holmes a écouté jeudi sans réaction apparente la lecture du verdict, debout les mains dans les poches, vêtu sobrement d'un pantalon beige et d'une chemise bleue. Ses cheveux sont dorénavant bruns et courts alors que lors de ses premières comparutions après la tuerie, il s'était présenté au tribunal avec des cheveux hirsutes orange, ses yeux clairs écarquillés et hagards.
L'avocat de James Holmes, Dan King, avait quant à lui assuré que son client était atteint de maladie mentale et que sa famille avait un historique de schizophrénie : "Quand M. Holmes est entré dans ce cinéma (...) il avait perdu tout contact avec la réalité." Ses parents, Robert et Arlene Holmes, avaient quant à eux écrit en décembre une lettre au quotidien Denver Post affirmant que leur fils, étudiant en neuroscience à l'Université du Colorado avant la tuerie, n'était "pas un monstre" mais "un être humain atteint de graves troubles mentaux".
Le Monde précise que "deux psychiatres mandatés par la justice ont en revanche jugé qu'il était sain d'esprit au moment des faits. D'après le procureur George Brauchier, il est d'une intelligence exceptionnelle mais socialement inadapté".
Une affaire qui ravive l'éternel débat sur le contrôle des armes à feu aux Etats-Unis.