Valentin Livi n'avait pas encore 3 ans quand son père, Yves Montand, est mort. C'était en 1991 et il laissait derrière lui un fils unique, né de sa relation avec Carole Amiel, son dernier amour. Le jeune homme aura 28 ans le 31 décembre et, partageant avec son illustre papa des traits communs, il prend la pose pour le magazine Paris Match. Avec franchise et tendresse, il parle de ce père qu'il a si peu connu, des épreuves qu'il a traversées et de l'homme qu'il est aujourd'hui.
Pas facile de grandir dans l'ombre d'une légende telle que celle d'Yves Montand. Valentin devait faire face à un monde extérieur qui ne cessait de le regarder. Il est alors devenu un enfant assez solitaire, profitant de la liberté à la campagne. A l'adolescence, il s'isole et plonge dans le monde virtuel, passionné d'informatique, mais cela a créé un manque : "Je m'aperçois maintenant qu'il me manque des souvenirs, les sorties avec les amis, les voyages. C'est dommage."
Ses parents avaient quarante ans de différence d'âge, de quoi poser un seul et unique problème à Valentin : "Mon père est mort avant mes 3 ans !" Le décès de son père sur le tournage du film IP5 de Jean-Jacques Beineix marque à jamais son existence, mais il n'en veut pas au réalisateur, estimant que son père savait les risques qu'il prenait.
Puis, quand il a 9 ans, sa mère Carole Amiel doit faire face à l'affaire Aurore Drossart, qui prétendait être sa demi-soeur : sa mère a dû le changer d'école deux fois pour le protéger de la médiatisation du dossier. Treize ans après le jugement concluant qu'Aurore n'était pas la fille de l'acteur, la jeune femme et sa mère restent convaincues du contraire. Valentin ne l'a jamais rencontrée : "Cela représente trop d'années de souffrance pour ma mère."
Viendra ensuite le livre de Catherine Allégret, fille de Simone Signoret et d'Yves Allégret qu'Yves Montand avait élevée. Dans son autobiographie, elle confiait avoir été abusée par son beau-père à 4 ans. Il n'a jamais pu la revoir : "On ne peut pas tenir ce genre de propos et s'embrasser ensuite. Elle a voulu faire son livre, elle doit l'assumer."
Valentin Livi affiche une grande photogénie sur le papier glacé de Paris Match, mais il ne semble pas avoir suivi les pas de bourreau des coeurs de son père : "Je suis l'homme le plus maladroit de la terre. Si au moins mon père avait pu me léguer une liste de bonnes astuces ! (...) A 27 ans, je n'ai eu que deux histoires et ça me va très bien." Et il précisera que ses deux petites amies ont su a posteriori, deux mois après leur rencontre, qu'il était le fils d'Yves Montand. Célibataire, il ne pense pas à sa vie amoureuse, trop pris par son métier.
Car si, sur les photos de Paris Match, Valentin Livi refait les mêmes poses qu'Yves Montand, dans la vie, il a choisi sa propre voie : celle des jeux vidéo ! Formé à Montpellier, il a intégré un studio de création. Avec un associé, il développe un projet d'école de jeux vidéo dans laquelle il enseignerait. Devenir acteur ou chanteur, pas question, et encore moins rester oisif et profiter de son héritage : "Je veux m'accomplir par mes propres moyens."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Paris Match du 3 novembre