Réactualisation de l'article du 3 mars : Joli score pour la première expérience de Valérie Damidot. Hier soir, l'experte en déco de M6 a réuni 4,7 millions de téléspectateurs : son téléfilm s'est ainsi placé en deuxième position, côté audience. Victoire Bonnot (dont une suite pourrait voir le jour) a attiré 18,8 % de part de marché et même 31,1 % sur les ménagères de moins de 50 ans. Des chiffres d'autant plus attractifs que Valérie Damidot a quand même été obligée de faire face à un match de foot sur TF1 ! Bravo, Valou !
Valérie Damidot sait faire autre chose que maroufler le papier peint. Si, si. Elle sait aussi jouer la comédie. Animatrice incontournable de D&Co sur M6, Valérie devient CPE le temps d'une fiction pour sa chaîne : ce soir Valérie - marouflage - Damidot deviendra Victoire Bonnot dans un téléfilm du même nom, inspiré de Pause Café (avec Véronique Jannot).
Une CPE sans limite : manipulation, chantage, espionnage...
Et ce téléfilm vaut le coup d'oeil pour son originalité, son humour et son émotion : Nouvelle CPE (Conseillère Principale d'Education) dans un lycée provincial, Victoire Bonnot débarque avec ses gros souliers et ses nouvelles méthodes d'éducation. Dure, exigeante mais également compréhensive et psychologue, cette super CPE est prête à tout pour protéger les élèves des dangers... et d'eux-mêmes.
Valérie, la future mariée, incarne une CPE très convaincante... aux méthode peu orthodoxes : chantage avec les professeurs, confiscation et fouille de téléphones portables des élèves, mission d'espionnage et négociatrice hors pair... elle est capable de tout. Un élève trop absent ? Elle débarque chez lui pour mener son enquête et découvrir ce qui se passe, comme le ferait Dr House. Elle se prend une baffe par le père de cet élève ? Elle le traite de connard et reprend son investigation. L'enquête piétine ? Elle engage un autre élève pour espionner le premier et va jusqu'à négocier une punition pour "brouiller les pistes" d'un deal avec lui : prête à tout, mais toujours avec humour ! Même les blagues des élèves façon "Jean Bonnot / jambonneau", elle sait y répondre !
Investie comme un John Keating ("Capitaine, Oh Capitaine" alias le professeur du Cercle des Poètes Disparus), Victoire impose le respect aux lycéens... et même au proviseur. Mais si Valérie Damidot porte le téléfilm avec force, conviction et mystère (on ignore le passé trouble de son personnage dans son ancien lycée), les éléments qui gravitent autour d'elle sont tout aussi bons : sa fille Roxanne est tout aussi convaincante en adolescente éperdument amoureuse de son professeur de musique.
Une fiction crédible
Dans ce téléfilm, tous les éléments du fonctionnement d'un lycée sont réunis pour rendre l'ensemble acceptable : le professeur sexy qui fait fantasmer les élèves, les pestes de service, les premiers émois des adolescents, l'assistante sociale étrangement peu sociable, les addictions dangereuses, la vulgarisation du sexe ou encore l'invasion de l'internet et ses dangers associés... notre monde d'aujourd'hui y est représenté. Certes, tout cela fait un peu "cliché"... mais, avouons-le, tout reste relativement vrai pour ceux qui ont encore un souvenir frais du lycée moderne.
Et pour donner un peu plus de crédit à ce séjour en immersion dans notre belle jeunesse contemporaine, le vocabulaire a été soigné : loin des phrases construites comme dans un téléfim de TF1 dans lequel chaque réplique semble dater du XVIIIème siècle, le vocabulaire est ici actuel. Que ce soit le langage des ados ou celui des adultes, un code tacite du "comment être crédible à la télé" est respecté : un résultat rafraîchissant et proche de la réalité. Même les aspects sordides du téléfilm (reflet de la réalité de notre société) sont traités avec justesse. Dans le Parisien, Valérie annonce : "J'ai été journaliste pendant cinq ans chez Mireille Dumas, alors des trucs sordides, j'en ai vu. Des ados dont la vie avait été massacrée, j'en ai approché de près. La nature humaine est tellement pourrie...". Mais rassurez-vous, cette réjouissante comédie n'est pas un pamphlet contre notre système éducatif et reste une fiction. Une fiction fortement inspirée de la réalité : "Ce n'est pas une comédie sociale, mais j'espère ne pas trahir les ados".
Valoche assure !
Alors que la plupart des animateurs qui se lancent dans la fiction sont moyennement bons, pour ne pas dire catastrophiques (notre code de bonne conduite nous interdit de citer des noms), Valérie se débrouille très bien et sa relation fusionnelle avec sa fille Roxanne est merveilleusement perceptible à l'écran. Il faut dire que Valérie a travaillé dur (et a été payée en conséquence : 42 500 euros brut) ! Shirley Bousquet (ex-Caméra Café) qui joue la meilleure amie de Valérie est toute aussi exquise, comme le reste du casting.
Espérons que le succès sera au rendez-vous afin d'espérer d'autres fictions tout aussi réussies. Et quand on voit le résultat, on se félicite qu'elle n'ait pas préféré l'animation d'un talk-show, comme on le lui a proposé (elle a tourné un pilote, qu'elle n'a elle-même pas trouvé concluant d'après l'interview qu'elle a donné à Ozap.com).
Valérie Damidot, comédienne ? On valide !