Avec Merci pour ce moment, Valérie Trierweiler n'a pas manqué sa cible. L'anecdote des "sans-dents", surnom que François Hollande donnerait aux plus pauvres remet en cause son engagement politique. "C'est un mensonge qui me blesse", répond le président au Nouvel Observateur. Et L'Express.fr de sortir aussitôt, en réponse et en exclusivité, que l'ex-première dame détiendrait la preuve de ce qu'elle avance... Reste que l'un comme l'autre n'en sortent pas grandis. La cote de popularité du président est au plus bas, celle de Valérie Trierweiler ne fait guère mieux. S'ils certains la trouvent "courageuse", les Français estiment en grande majorité que la journaliste est "opportuniste" et "agaçante".
Décrié, jusqu'à certains libraires qui ont refusé de le vendre, mais dévoré, l'ouvrage de Valérie Trierweiler, tiré à 200 000 exemplaires, est en rupture de stock. Sa maison d'édition, Les Arènes, annonçait lundi que 270 000 unités supplémentaires de Merci pour ce moment étaient en cours d'impression. Tandis que le président ramasse les pots cassés, les enquêtes d'opinion font florès. Selon un sondage pour le groupe Nice-Matin, paru ce 11 septembre, deux Français sur trois désapprouvent la publication du livre. Il y a pire...
Un sondage VSD-Harris Interective, publié ce jeudi dans l'hebdomadaire, est plus cruel encore. On y apprend que 71% de sondés trouvent Valérie Trierweiler "opportuniste" (à 71%) et "agaçante" pour 66% d'entre eux. A contrario, 48% l'estiment courageuse, mais ils ne sont plus que 22% à la trouver sympathique. Pour résumer, 68% ont une mauvaise opinion de celle qui ne passa que quelques mois à l'Élysée. Quant à l'impact du livre sur le président, il est négatif pour 53% des sondés.
Faux départ et vrai désamour
C'est peu dire que les mésaventures amoureuses de Valérie Trierweiler n'ont guère eu d'impact sur sa cote d'amour. Tout avait pourtant bien commencé. En mai 2012, Harras Interactive se penche sur son cas pour le compte du magazine Grazia : les Français la trouvent "indépendante", "moderne" et "normale". À l'époque, elle semble même proche des préoccupations des Français : "J'assume financièrement mes trois enfants, disait-elle. Ce n'est pas à François de les prendre en charge ni à l'État." Son désir de continuer à travailler plaît, mais la lune de miel ne dure pas. Son erreur ? Un tweet, vengeur contre sa grande rivale Ségolène Royal, marque la fin de son très court âge d'or.
De nouveaux sondages tombent et la cote d'impopularité de Valérie Trierweiler grimpe en flèche : en octobre 2012, elle cumule 69% de mauvaises opinions. Une première dans la Ve République. En 2002, après le premier septennat de Jacques Chirac, Bernadette, pourtant pas la première à sourire, culmine à 79% d'avis positifs. En 2011, après trois ans d'Élysée, Carla Bruni-Sarkozy réunit toujours 66% de Français bienveillants. Si l'exercice du pouvoir use, les premières dames s'en sortent. Jusqu'à Valérie Trierweiler : elle aura beau faire son mea culpa, s'engager pleinement dans les causes qui lui tiennent à coeur et, même, susciter un temps la compassion après sa douloureuse rupture, Merci pour ce moment a les mêmes conséquences sur sa popularité que son fameux tweet. Sauf qu'on ne parle plus seulement de 140 malheureux caractères, mais bien de 320 pages...