Un vaudeville au sommet de l'État ? Plutôt deux... Bien avant l'affaire Julie Gayet, c'est la rivalité entre Valérie Trierweiler et Ségolène Royal, la compagne d'alors et l'ex de François Hollande, qui a agité les coulisses de l'Élysée. Une guerre froide à laquelle l'ancienne première dame consacre plusieurs pages dans son livre choc, Merci pour ce moment (Ed. Les Arènes), dont Paris Match publie les bonnes feuilles. De l'affaire du tweet au congrès de Rennes pendant la campagne présidentielle...
L'"hystérie" de Valérie Trierweiler
C'est en Bretagne, le 4 avril 2012, que la rivalité entre Valérie Trierweiler et Ségolène Royal connaît un énième tournant. Cinq ans après leur séparation officielle, François Hollande s'affiche en effet pour la première fois en public au côté de la mère de ses quatre enfants, lors d'un grand meeting. Une image que toute la gauche attend... sauf Valérie Trierweiler. À la vue de son homme auprès de "l'autre", sa seule rivale d'alors, l'ex-première se dit proche de l'"l'hystérie". "Je ressens, au sens littéral du terme, cet 'excès émotionnel incontrôlable' : il m'est physiquement impossible de les voir tous les deux main dans la main sur scène..., écrit-elle. Et je suis impuissante devant ce désir collectif de les voir côte à côte."
Sachant tous les regards portés sur elle, Valérie Trierweiler tente pourtant de faire bonne figure. Sous les yeux des barons de la gauche, elle va même tendre la main à Ségolène Royal qui, assise dans les premiers rangs et prise au piège, hésite un temps avant de la lui serrer. Mais en coulisses, la future première dame craque et explose en larmes, malgré les consolations de son homme. Ce qui n'a pas échappé à l'ex-candidate à la présidentielle de 2007 qui va, non sans esprit revanchard, remonter à la tribune avec François Hollande, sous les clameurs du PS. "Je touche le fond, anéantie. François et moi, nous ne formerons jamais un couple reconnu", pense-t-elle alors.
"Arrêtez de vous foutre de moi !", dit Ségolène
Valérie Trierweiler se sent donc "illégitime" à l'époque. Et voilà des années que Ségolène Royal ne perd pas une occasion de parasiter l'histoire d'amour de son ex. Durant l'été 2006, l'actuelle ministre de l'Écologie n'hésite par exemple pas à évoquer publiquement un possible mariage avec François Hollande alors qu'ils sont... séparés depuis deux ans ! Autant dire que l'adversaire malheureuse de Nicolas Sarkozy en 2007 a mis longtemps à digérer le départ du père de ses enfants, Thomas (1984), Clémence (1986), Julien (1987) et Flora (1992).
Dans ce livre, Valérie Trierweiler évoque une autre anecdote étonnante qui témoigne de leurs tensions. À l'époque où, on l'imagine, la future première dame commence à fréquenter de très près François Hollande, tous deux croisent... Ségolène Royal dans un restaurant. "Lui et moi parlons de tout, nous rions, raconte-t-elle. Soudain, je vois arriver Ségolène Royal, fonçant vers nous. Je préviens François qui tourne le dos à l'entrée du restaurant. Il croit à une plaisanterie."
Sauf que Ségolène Royal va littéralement mettre les pieds dans le plat et... s'installer à la table. "Elle est glaciale, note Valérie Trierweiler. 'Je vous y prends. J'espère que je ne vous dérange pas.' François est incapable d'émettre le moindre mot. C'est moi qui lui réponds. 'Nous parlions du Tour de France'", tente la future première dame. "Arrêtez de vous foutre de moi !", lui rétorque alors Ségolène dont les quatre enfants ne semblent pas non plus porter Valérie Trierweiler dans leur coeur. On apprend ainsi dans Paris Match qu'ils ne l'aimaient pas et préféraient voir leur père seul. Ambiance...
"On aurait peut-être dû se séparer à ce moment-là"
La guerre entre les deux femmes de caractère se poursuivra des années durant, malgré des rumeurs de rabibochage. Elle donnera également lieu à un autre épisode célèbre, celui du tweet de soutien envers Olivier Falorni, adversaire de Ségolène Royal aux législatives, que Valérie Trierweiler a posté à peine arrivée à l'Élysée. En coulisses, cela avait sérieusement chauffé pour la première dame. "On aurait peut-être dû se séparer à ce moment-là", lui lancera ainsi François Hollande au cours d'une dispute dans les mois suivants. La séparation interviendra en effet plus tard et prendra une tournure plus dramatique encore...