Le message a été reçu cinq sur cinq. Soigneusement "ignorée" Place de la Concorde par un François Hollande pleinement concentré sur son premier 14 juillet en tant que président, puis réprimandée en place publique lors de l'interview présidentielle de la Fête nationale que le chef de l'Etat a dans la foulée accordée (rétablissant une tradition mitterrandienne abandonnée lors du quinquennat de son prédécesseur), Valérie Trierweiler a fait amende honorable quelques heures plus tard : "Je tournerai sept fois mon pouce maintenant avant de tweeter", a ainsi répondu samedi la rebelle première dame à une question de BFMTV en marge de sa présence à Brest au côté du chef de l'Etat.
Un voeu de réserve formulé quelques heures seulement après la mise au point catégorique effectuée par François Hollande devant 9,3 millions de téléspectateurs. Interrogé par Claire Chazal et Laurent Delahousse, comme cela était convenu, sur l'affaire du "Twittweilergate" relative au message de soutien de Valérie Trierweiler à Olivier Falorni, rival et bourreau de Ségolène Royal lors des législatives 2012, posté sur son compte Twitter le 12 juin, le président de la République avait signifié un recadrage en règle de ses proches (entendez : Valérie Trierweiler, sa compagne, et Thomas Hollande, fils né de son union avec Ségolène Royal et rangé du côté de sa mère) : "Je considère que les affaires privées se règlent en privé. Et je l'ai dit à mes proches pour qu'ils acceptent scrupuleusement ce principe. Le principe que je viens de rappeler sera scrupuleusement appliqué", a-t-il expliqué avec fermeté dans les locaux de l'Hôtel de la Marine, précisant par ailleurs concernant le rôle de la première dame qu'il "doit y avoir des règles."
Quelques minutes plus tard, à l'issue d'un déjeuner à l'Elysée avec des soldats blessés et des familles de militaires tués en opération, le couple apparaissait dans les jardins du palais présidentiel, exceptionnellement ouverts au public de 15h à 18h, pour un bain de foule agrémenté de vivats et de compliments. Là encore, comme plus tôt dans la tribune des officiels à l'occasion du défilé militaire, Valérie Trierweiler faisait profil bas, se tenant dans le sillage de son homme, à quelques pas derrière lui, du moment de leur sortie de l'Elysée jusqu'à la fin de leur mini-garden party, qui aura duré 20 minutes. Un coucou express, car il fallait en vitesse prendre la direction de l'aérodrome de Villacoublay pour se rendre en Bretagne, où le couple présidentiel était attendu en visite à Brest à l'occasion des fêtes maritimes Tonnerres de Brest.
Sur place, arrivés en milieu d'après-midi, François Hollande et Valérie Trierweiler ont semble-t-il été victime de leur succès, pris dans une "cohue indescriptible", selon les observations d'un journaliste de l'AFP, dénombrant près de 100 000 personnes sur les quais du port de commerce et de la base navale de Brest. Surnommé çà et là "Rain Man" en raison des trombes d'eau qui ont accompagné le début de sa présidence et ses premières missions en exercice, le chef de l'Etat, entouré du ministre de la Défense régional de l'étape Jean-Yves Le Drian et du maire socialiste de Brest François Cuillandre, a invité avec une pointe d'humour tout le monde à venir participer aux fêtes maritimes de la cité du Ponant, "ville où il ne pleut pas". Le couple Hollande-Trierweiler a notamment visité Océanopolis, le parc de découverte des Océans, en compagnie de son directeur Eric Hussenot, s'attardant notamment, en compagnie entre autres de l'académicien Erik Orsenna, devant "l'abyss box", un aquarium spécial du site. Le président embarquait ensuite pour la base navale, naviguant au travers d'une nuée d'embarcations, dont une pilotée par le coureur au large Olivier de Kersauzon, qu'il a saluées de la main. Dimanche, le couple présidentiel sera en Avignon et assistera en nocturne à une représentation de Six personnages en quête d'auteur, de Luigi Pirandello.
Approchée par BFMTV à Brest, Valérie Trierweiler n'a pas éludé la question qui fâche, sur son twitt polémique, accusé d'avoir sérieusement ébranlé la "présidence normale" prônée par son compagnon, et sur les remontrances du chef de l'Etat : "Je tournerai sept fois mon pouce maintenant avant de tweeter", a-t-elle répondu dans un rire entendu. Première et dernière déclaration sur le sujet.
Attention, elle n'a pas dit qu'elle ne tweeterait plus...