Pour Valérie Trierweiler, Merci pour ce moment est un joli succès de librairie. Et financier. Pour les associations qu'elle soutient, le retour de bâton est un peu plus rude. Le Parisien Magazine et sa journaliste Sylvie Bommel ont enquêté sur l'influence de ce brûlot sur les relations de l'ancienne première dame avec ces ONG.
Une marraine loin de l'image souhaitée
Après avoir été "répudiée", selon ses propres termes, par François Hollande, Valérie Trierweiler avait prévenu : "Ce n'est pas parce que je ne suis plus première dame que la vie s'arrête. Je continuerai mon combat humanitaire." Le problème, c'est qu'entre temps, l'ex-première dame a sorti Merci pour ce moment, avec le succès qu'on lui connaît. Des révélations qui n'ont pourtant pas soigné la popularité de son auteure. Un sondage parmi d'autres, du Parisien - Aujourd'hui en France révélait que pour 70% des Français, Valérie Trierweiler était "arrogante, pas sympathique, et pas proche des gens". En résumé, tout le contraire de ce que cherche une ONG chez son ambassadrice ou sa marraine...
"Une marraine parmi d'autres"
Sylvie Bommel a rencontré les responsables des quatre associations qu'elle soutient, le Secours populaire, France Libertés, Action contre la faim et ELA. Officiellement, aucune d'entre elles n'a renoncé à Valérie Trierweiler. "C'est une de nos marraines parmi d'autres. Elle a de grandes qualités de sensibilité et de générosité", explique ainsi Guy Alba, le président d'ELA. Cependant, aucune trace de l'ancienne première dame sur le site internet de l'association, note la journaliste. Ni parmi les neufs parrains membres d'honneur qui comptent, entre autres, Zinédine Zidane et Florent Pagny, ni parmi les 60 autres parrains dits "normaux". Autre élément troublant, c'est Najat Vallaud-Belkacem qui a lu la dictée d'ELA dans une école, alors que les deux années précédentes, c'était Valérie Trierweiler qui officiait.
Du côté du Secours populaire, elle n'est aussi qu' "une marraine parmi d'autres". Mais depuis son reportage sur Madagascar début octobre publié dans Paris Match, les relations se sont "distendues" note Le Parisien Magazine. Interrogée, la direction de la communication de l'association explique que Valérie Trierweiler "était sur place pour une raison qui n'avait rien à voir avec nous et, ayant appris que nous allions inaugurer une station d'eau potable dans un village proche de Tananarive, elle a contacté nos équipes pour annoncer sa venue". De quoi agacer Nicole Rouvet, la secrétaire nationale du Secours Populaire présente sur place, comme on avait pu le voir sur les images d'iTélé...
Des associations distantes
France Libertés, autre association soutenue par l'ex-première dame et fondée par Danielle Mitterrand, a elle aussi décidé de se passer de ses services pour sa grande soirée de remise du prix portant le nom de sa fondatrice le 9 décembre prochain à l'Unesco. L'an passé, Valérie Trierweiler avait joué les maîtresses de cérémonie. Cette année, c'est Gilbert Mitterrand, président de la Fondation, qui endossera le rôle.
Du côté d'ACF, Action Contre la Faim, Sylvie Bommel souligne que l'association a rapidement pris ses distances. En cause ? Le voyage en Inde quelques jours après sa sortie de l'hôpital suite à la révélation de l'affaire Gayet. Sur place, Valérie Trierweiler est logée dans un palace, participe à un dîner de gala et ses conférences de presse tourne autour de sa rupture. Sur les réseaux sociaux, les donateurs se plaignent de tout cet argent dépensé, qui aurait pu servir à nourrir des familles entières. L'ONG doit se défendre. Leur message ne passe plus, les reportages se consacrent à cette femme bafouée, et non plus à l'action d'ACF en Inde. L'ONG se défend même d'avoir financé le voyage, expliquant que Valérie Trierweiler a été invitée par la Fight Hunger Foundation, une émanation d'ACF en Inde.
Dans les colonnes du Parisien Magazine, ACF reconnaît qu'elle "n'était pas en mesure de gérer un tel emballement médiatique". Quant au rôle de Valérie Trierweiler dans les prochaines actions de l'association ? Elle reste "une sympathisante" susceptible d'intervenir "sur certains projets". Lesquels ? "Nous n'en avons absolument aucun", indique Bruno David, directeur de la communication et du développement d'ACF.
Plainte et promotion
Du temps libre que va pouvoir mettre à profit Valérie Trierweiler lors de sa tournée médiatique européenne. Son ouvrage, qui devrait lui rapporter entre 1,3 et 1,7 million d'euros selon son éditeur, va en effet être traduit en onze langues. Dans les prochains jours, c'est en Angleterre qu'elle racontera Merci pour ce moment. Avant de rentrer et d'affronter la cour d'appel de Paris le 15 décembre prochain.
Cette dernière l'a en effet convoquée pour répondre à une accusation de "recel de détournement de fonds publics" par l'entrepreneur Xavier Kemlin, qui lui reproche d'avoir profité des largesses de l'État sans avoir été mariée à François Hollande. Xavier Kemlin, qui avait été débouté en première instance, espère que la cour se prononcera "sur la réalité du statut de première dame de France".
"Valérie Trierweiler - La marraine qui gêne", une enquête de Sylvie Bommel à retrouver dans on intégralité dans le Parisien Magazine du 21 novembre 2014