Mercredi 24 avril 2019, Véronique Sanson célèbre son 70e anniversaire avec un grand concert au Palais des Sports de Paris. À cette occasion, dans Libération ce mardi, une grande interview de la chanteuse qui reprend enfin la scène à l'issue de plusieurs mois de convalescence après avoir souffert d'une tumeur aux amygdales. La chanteuse évoque la disparition de France Gall, le 7 janvier 2018, à 70 ans à peine, emportée par un cancer du sein.
Dans l'histoire de la variété française, le destin de ces deux artistes est intimement lié à celui de Michel Berger. Berger a produit Amoureuse, l'album culte de Véronique Sanson sorti en 1972, puis les plus grands tubes de France Gall dans les années 1980 et 1990. Dans la foulée de ses premiers succès, Sanson quitte Berger, alors son compagnon, sans aucune explication pour Stephen Stills et les États-Unis. C'est le début de ses années américaines. Puis, en 1974, Michel Berger écrit sa première chanson pour son nouvel amour : France Gall. Et quelle chanson puisque s'agit de La Déclaration d'amour.
Sa muse, c'est moi
Plus d'un an après la disparition de France Gall, Véronique Sanson confie à Libération: "Elle a fait vivre Michel Berger. Elle a été sa plus grande transmettrice, de sa musique, de ses mots et de son monde. Michel n'a jamais vraiment été un homme de scène. Je ne sais pas si ça aurait autant marché pour lui, d'ailleurs, si elle n'avait pas été là. Elle avait un tel mimétisme avec lui, on le voit bien, entre cette qu'elle a sur Poupée de cire, poupée de son, puis sur Cézanne peint, cette espèce de vibrato qui advient, un peu moi, un peu Michel, beaucoup elle. Ça a été sa muse... non, pas sa muse ! Car sa muse, c'est moi. Elle a été son tremplin : voilà le mot que je cherchais."
Interrogée dans Le Courrier picard un mois après la mort de France Gall, Véronique Sanson expliquait que personne ne l'avait sollicitée pour réagir : "À l'annonce de la mort de Johnny, on m'a appelée quasiment toutes les heures pour avoir une réaction. Pour France, personne ne m'a appelée pour réagir. Forcément, j'aurais dit quelque chose. (...) Je me suis fait insulter sur Facebook parce que je n'avais pas fait de commentaires au moment de sa mort. Je ne savais pas que Facebook était un site de condoléances !" La pianiste ajoutait qu'elle avait, naturellement, ressenti une grande tristesse malgré l'inimitié que l'on a longtemps prêtée aux deux artistes qui ont tant compté dans la vie de Michel Berger.