Anne Hidalgo est apparue très remontée sur le plateau de l'émission Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, le 31 octobre 2021. La maire de Paris, candidate socialiste à l'élection présidentielle, n'a pas caché sa colère devant les trois journalistes chargés de l'interroger...
Dans C à vous, une compilation de ses esclandres la montre tour à tour en train de casser un verre d'eau à cause d'un geste maladroit sous le coup de l'emportement, de qualifier de questions débiles les demandes de ses interlocuteurs, de demander aux journalistes de "se réveiller" sur les sujets essentiels et enfin, de traiter le "presque candidat" Eric Zemmour de "guignol". Tout porte à croire que la femme politique de gauche, aux allures calmes d'habitude, a perdu son sang-froid. Comme son camarade communiste du conseil de Paris, Ian Brossat, elle ne supporte plus l'omniprésence de Zemmour dans les médias.
La pression de son début de campagne difficile doit certainement jouer sur l'attitude irritée d'Anne Hidalgo. Les intentions de vote en sa faveur stagnent sous les 10% pour le premier tour de la présidentielle de 2022. Ses soutiens ne sont pas légion, du moins dans les médias. L'ancien président François Hollande la soutient mais n'est pas très élogieux sur son début de campagne...
Pour autant, Anne Hidalgo a retweeté les soutiens qu'elle a reçus après sa prestation télévisuelle. Le sénateur David Assouline a écrit sur Twitter : "Un appel vibrant au sursaut face à la banalisation de la haine ! Voilà aussi pourquoi je soutiens Anne_Hidalgo, son engagement pour les valeurs de la gauche et de la République n'est pas une posture, il vient de loin, il est dans son ADN politique, sincère et déterminé." Le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol a lui déclaré sur le réseau social : "Enfin ! Enfin unE responsable politique a le courage de dire ce qu'est E.Zemmour: un guignol raciste et dangereux. Dans d'autres temps, tous les républicains seraient dans la rue pour le dénoncer. Merci Anne_Hidalgo de porter haut les valeurs de la France. Réveillons-nous !"
Anne Hidalgo elle-même avait réagi à son intervention sur LCI : "Ce que je regarde aujourd'hui ce ne sont pas les sondages, c'est ce que vivent les Français. Ce que je construis avec des maires et des élus locaux, c'est une force politique qui appuie ma candidature social-démocrate et écologiste pour apporter une alternance à notre pays."
Certains journalistes, comme à Libération, voient en cette séquence télévisée d'Anne Hidalgo comme une "saine colère". Une expression qui rappelle celle de Ségolène Royal face à Nicolas Sarkozy en 2007. Mais on connaît la tournure qu'a prise ensuite la candidature de l'ancienne ministre socialiste.
Quelques jours plus tôt, la femme politique de 62 ans avait été ridiculisée sur Internet déjà. En cause, sa courte vidéo pour dénoncer l'automatisation de l'achat de billets de train dans une gare de la Drôme. Publiée sur son compte Twitter le 29 octobre, elle a été visionnée plus d'un million de fois mais plus pour s'en moquer que pour la soutenir.
Anne Hidalgo pourra s'inspirer du mental de son dernier fils, Arthur, nageur professionnel de 20 ans qui adore les défis sportifs, pour tenir face aux attaques et aux moqueries qui l'attendent au cours de cette campagne.