Dans une atmosphère solennelle, les lauréats des prix Nobel 2011 de médecine, de littérature, d'économie, de physique et de chimie ont reçu samedi 10 décembre leur récompense des mains du roi Carl XVI Gustaf de Suède au cours de la traditionnelle cérémonie de gala à Stockholm. La date choisie n'a rien de hasardeux puisqu'elle correspond au jour anniversaire de la mort en 1896 du fondateur du prix, Alfred Nobel.
En présence de la famille royale de Suède, 1 400 invités ont pu assister à cette soirée. La princesse héritière Victoria de Suède, impériale dans sa toilette aux couleurs de la nuit et aux reflets des étoiles, a imposé son alllure de représentante du royaume et de future mère. En effet, avec son époux Daniel Westling, duc de Västergötland, elle attend son premier enfant pour le mois de mars. L'an dernier, le prince de Victoria était déjà présent et tous deux avaient également fait sensation. Si la reine Silvia et le prince Carl Philip étaient là, la princesse Madeleine de Suède, installée à New York, est absente. A cette cérémonie s'accordait à un prestigieux dîner durant lequel les membres de la famille royale, les nobelisés et tous les convives ont pu discuter sciences, littérature et peut-être politique.
Le prix Nobel de médecine a été remis à M. Hoffman, 70 ans et deux autres chercheurs, l'Américain Bruce Beutler, 53 ans et le Canadien Ralph Steinman, 68 ans pour avoir "révolutionné" les connaissances sur le système immunitaire. Une distinction marquée par le deuil puisque M. Steinman est mort trois jours avant l'annonce des lauréats le 3 octobre et c'est sa femme Claudia Steinman qui a reçu le prix en son nom, rappelle l'AFP.
En physique, le Nobel 2011, composé d'une médaille d'or, d'un diplôme et de 10 millions de couronnes, a été remis aux Américains Saul Perlmutter et Adam Riess et à l'Australo-américain Brian Schmidt pour leur découverte de l'accélération de l'expansion de l'Univers. L'Israélien Daniel Shechtman a reçu le prix Nobel de chimie pour sa découverte des quasi-cristaux, des structures atomiques symétriques dont l'existence, réputée impossible, a d'abord été niée par nombre de scientifiques avant d'être reconnue et de bouleverser les conceptions des chimistes sur les solides.
Le prix de littérature revenait cette année au poète suédois Tomas Tranströmer. Agé de 80 ans et éprouvant des difficultés à parler depuis qu'il a subi en 1990 un accident vasculaire cérébral, le lauréat a reçu son prix dans un fauteuil roulant. Les Américains Thomas Sargent et Christopher Sims ont reçu le prix d'économie pour leurs recherches sur les relations de causalité entre les politiques économiques et diverses variables macroéconomiques comme le produit industriel brut (PIB), l'inflation, l'emploi et les investissements.
Le même jour mais un peu plus tôt, le prix Nobel de la paix a été décerné à Oslo en Norvège à la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, à sa compatriote Leymah Gbowee et à la Yéménite Tawakkol Karman, figure de proue du "printemps arabe".