Après la large victoire du Rassemblement national au scrutin européen, Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l'Assemblée nationale. Un acte provoquant des élections législatives anticipées les dimanches 30 juin et 7 juillet 2024.
Pour ce nouveau scrutin, le RN est donné favori. Alors que le spectre d'une arrivée de Jordan Bardella - dont le salaire a été dévoilé - à Matignon se dessine, une alliance inédite est née à gauche. Le Parti socialiste, Les Ecologistes, le Parti communiste et La France Insoumise ont donné naissance au Nouveau Front Populaire.
Les représentants des deux camps ne cessent de scruter les plateaux de télévision ces derniers jours. Le dimanche 16 juin, Alexis Jolly s'est invité à l'antenne de France 3 Alpes. Face à Jordan Guéant, le député sortant du Rassemblement national dans la 6e circonscription de l'Isère a été interrogé sur la volonté du parti de Marine Le Pen de privatiser l'audiovisuel public.
Celui qui est candidat à sa propre réélection aux élections législatives anticipées s'est voulu un brin provocateur. "Désolé pour vous, mais j'espère que vous pourrez retrouver de bonnes conditions de travail, et j'en suis sûr. Ne vous inquiétez pas. On prend soin de vous", a-t-il lancé à son interlocuteur. Une remarque qui a été loin d'être du goût du journaliste de Dimanche en politique en régions.
"Alors je suis désolé, Alexis Jolly. Vous allez me forcer à sortir de ma réserve et après je vous redonnerai la parole. Je vais sortir un peu du rôle de journaliste, mais j'ai un peu l'impression, sans vouloir vous offensez, que vous crachez dans la soupe que vous êtes en train de boire. En fait, le service public de l'audiovisuel, c'est exactement lui qui vous donne la parole aujourd'hui", a-t-il recadré son invité.
Alors que le député sortant RN tentait de justifier son propos, Jordan Guéant s'est emporté. "Il (l'audiovisuel public, ndlr) permet de faire vivre cette campagne électorale comme aucun autre média. C'est le service public de l'audiovisuel qui vous permet de vous adresser à vos électeurs et peut-être de vous faire réélire. Ça donne un petit peu une impression assez étrange d'entendre des responsables politiques quels qu'ils soient, dire qu'ils vont privatiser le service public...", s'est-il agacé.
L'invité de Dimanche en politique en régions a surenchéri en martelant que son interlocuteur était un excellent journaliste, mais cela n'a pas suffi. "Ce n'est pas la question ! J'ai plein d'autres collègues qui font très bien leur travail aussi, qui ne sont pas à l'antenne et qui s'inquiètent aujourd'hui effectivement de tout ça. Parce que le service public de l'audiovisuel, Monsieur Jolly, et le service public en général, c'est le patrimoine de ceux qui n'en ont pas", a répliqué Jordan Guéant.