Les comédiennes le savent. Quand Paul Verhoeven choisit une femme pour la mettre en lumière au cinéma, il faut se préparer psychologiquement. Virginie Efira, qui succède à Sharon Stone dans Basic Instinct ou Isabelle Huppert dans Elle, n'a évidemment pas échappé à la règle... d'autant qu'elle se dit "extrêmement pudique" dans les colonnes du magazine Paris Match. Mais le mental, ce n'est pas tout. En prenant connaissance des nombreuses scènes de sexe qui parcourent ce projet, l'actrice a également choisi de s'apprêter physiquement.
"J'ai fait du sport et un régime pour rendre mon corps acceptable en fonction de certains diktats, ce dont je ne suis pas forcément fière, admet-elle dans les pages de l'hebdomadaire. Au moins, cela m'a permis de ne pas être en apnée pendant le tournage." Virginie Efira est sublime du matin au soir, mais sans doute a-t-elle préféré prendre ses précautions. Un mal pour un bien puisque la compagne de Niels Schneider s'est retrouvée dans une situation similaire peu de temps après avoir bouclé le tournage de Benedetta. "J'ai tourné un film récemment dans lequel je cours dans la rue à poil comme une folle, poursuit-elle. J'avais le coeur qui battait à 200 à l'heure." D'une pierre deux coups.
Je ne peux pas accepter que des rôles accessibles à un enfant de 8 ans
Dans le film Benedetta, Virginie Efira joue une nonne lesbienne qui se laisse aller aux plaisirs de la chair. Une histoire adaptée du livre de Judith C. Brown, lui-même inspiré de l'histoire de Benedetta Carlini. Décidément, les scène de nu imaginées par Paul Verhoeven ont posé deux ou trois cas de conscience à l'héroïne du film. Bien qu'elle ait accepté le contrat avec toutes ses clauses, elle n'a pu s'empêcher de penser à la réaction de sa jeune fille Ali, issue de sa précédente relation avec le réalisateur Mabrouk El Mechri. "Cela me chagrinerait qu'on l'embête à cause de mes films, mais je ne peux pas accepter que des rôles accessibles à un enfant de 8 ans, expliquait-elle, déjà, aux journalistes de Madame Figaro. Et puis je n'adhère pas à l'idée d'une maternité sacrificielle, réductrice. Qu'est-ce que je veux lui raconter en tant que femme et individu ? Comment lui inculquer des principes si je ne me les applique pas ? Dans le futur, je ne souhaite pas qu'elle agisse pour me plaire. Aussi, je dois lui montrer l'exemple et assumer mes envies." On imagine que la projection en famille attendra, tout de même, encore un peu.
Retrouvez l'interview de Virginie Efira dans le magazine Paris Match du 1er juillet 2021.