C'était un beau projet, mais il n'aura finalement pas eu la chance de se concrétiser, et les plages magnifiques de la baie de Maputo et du canal du Mozambique riment avec naufrage, pour le prince Willem-Alexander et la princesse Maxima des Pays-Bas. La villa d'une valeur de 2 millions d'euros que le prince héritier y avait fait construire et dont le ménage n'a jamais eu l'usage vient d'être vendue, selon une annonce officielle faite par le Premier ministre Mark Rutte au Parlement batave lundi 17 janvier 2012. Cela faisait semble-t-il près de deux ans que la résidence, officiellement achevée en juin 2011 et sujette à polémique, cherchait un acquéreur... Le dossier est bouclé, la propriété a été rachetée par le promoteur immobilier. Tout ça pour ça...
En 2007, désireux d'offrir aux quatre femmes de sa vie (Maxima et leurs trois filles : Catharina-Amalia, Alexia et Ariane) un havre de paix pour profiter de vacances protégées de la curiosité des intrus, le prince héritier du trône de Hollande investissait dans un projet immobilier de grand standing sur le littoral africain. L'Argentine natale de son épouse étant devenue pour ainsi dire impraticable en raison de l'aggressivité des médias, le Sud de la France ou l'Italie étant des recours tout aussi exposés médiatiquement (en plus d'être onéreux), Willem-Alexander voyait également dans la construction d'une villa au Mozambique une opportunité de perpétuer la tradition familiale : il espérait bien faire découvrir le continent africain à son épouse et familiariser leurs fillettes à ces régions. Tout comme lui-même s'était vu transmettre l'amour de l'Afrique par son père, feu le prince Claus, qui vécut en Tanzanie.
Avec quelques amis, le fils aîné de la reine Beatrix avait donc investi dans ce projet de resort de luxe comprenant 220 villas de prestige (quatre modèles allant de 124 à 155 m²). Un chantier immobilier synonyme de ressources nouvelles pour le Mozambique, l'un des pays les plus pauvres au monde : outre les emplois créés et les commodités développées (traitement des déchets, fourniture en eau potable), le projet devait s'accompagner de la construction de plusieurs écoles, d'un hôpital, d'un centre communautaire, d'un hôtel 5 étoiles... La princesse Maxima avait fait valoir que l'objectif de développement de la région était au coeur de leur désir d'acquérir une villa de ce complexe, insistant sur le fait qu'elle ne servirait pas uniquement pour les vacances, mais aussi comme base pour eux afin de mener des actions au Mozambique. Un voeu pieux, hélas...
Leurs envies d'Afrique avaient rapidement été bousculées par la suspicion de quelques politiques, qui s'interrogeaient sur les retombées réelles pour la population du Mozambique (le vieux spectre du colonialisme ressurgissait...), sur le degré réel de l'investissement financier du prince, sur les coûts supplémentaires induits (service de sécurité des royaux sur place, déplacement, assistance médicale), sur l'impact environnemental ou encore sur le fait de savoir si les autorités locales avaient été soudoyées.
Selon le Premier ministre néerlandais, la villa a été enfin vendue, après deux ans d'essais infructueux sur un marché immobilier tendu, le 11 janvier 2012, au promoteur immobilier Machangulo SA. "Les royaux n'ont désormais plus rien à voir avec ce projet au Mozambique", a bien précisé le Premier ministre. Willem-Alexander, Maxima et leurs filles prendront-ils à nouveau la direction de la Toscane en août 2012 ?