La chanteuse française Yvette Giraud, qui a effectué la majeure partie de sa carrière au Japon où elle était devenue une star, est décédée dimanche à l'âge de 97 ans, ont annoncé vendredi ses proches.
Inconnue pour la nouvelle génération, Yvette Giraud, née le 24 septembre 1916, faisait partie de ces chanteuses phares de la France d'antan. Mariée à l'un des anciens Compagnons de la Chanson, Marc Herrand, Yvette Giraud est d'abord recrutée en 1945 par le Théâtre aux armées des forces britanniques. Elle débute sa carrière en France l'année suivante chez Pathé Marconi avec la Danseuse est créole et Mademoiselle Hortensia, qui deviendra sa chanson fétiche et la fera rapidement connaître. Yvette Giraud reprend ensuite avec succès des chansons du répertoire de l'époque comme Les lavandières du Portugal, Cerisier rose et pommier blanc, L'Ame des poètes, Les feuilles mortes, C'est si bon ou J'ai deux amours et des titres des Compagnons de la Chanson.
Les années 1950 resteront à jamais les années de gloire de la chanteuse. En effet, c'est à cette période qu'elle interprète également la version française de l'énorme tube Love me Tender d'Elvis Presley sous le titre L'Amour qui m'enchaîne à toi. Après la disparition d'Edith Piaf en 1963, elle intègre à son répertoire le célèbre Hymne à l'amour, conçu au départ pour elle. Celle que l'on surnommait la "Môme" lui avait demandé de renoncer à l'interpréter après la mort de son compagnon Marcel Cerdan, rappelle l'AFP. A partir du milieu des années 1950, elle commence à chanter au Japon. Le public nippon l'adopte immédiatement. De 1955 à 1999, elle se produira pas moins de 35 fois au pays du Soleil Levant.
Surnommée Mademoiselle Hortensia, du nom du titre qui l'avait lancée, elle était considérée au Japon comme "l'ambassadrice de la chanson française". Le 14 février 1995, elle est même décorée par l'empereur dans l'Ordre de la Couronne précieuse wistaria avant d'être élevée en France au rang de Commandeur des Arts et des Lettres. Une chanson intitulée Trente Ans, écrite par son époux Marc Herrand, témoigne de son amour pour ses admirateurs japonais, selon le site des Compagnons de la Chanson. Son mari avait d'ailleurs quitté les Compagnons en 1952 pour lui apporter son talent de chef d'orchestre et d'arrangeur.
Yvette Giraud était également peintre et avait publié un livre de recettes de cuisine faciles à réaliser, paru notamment au Japon.
Thomas Montet