Les éminences de la FIFA, réunies au siège de l'organisation mondiale du football, ont rendu leur verdict, en désignant jeudi après-midi, à l'issue d'un vote qui a accusé un peu de retard, les pays hôtes des Coupes du Monde 2018 et 2022.
Auparavant, sur fond de scandale de corruption, dernièrement ravivé par la BBC, c'est à une lutte sans merci, une course effrénée à la popularité, une grande parade de séduction que les votants ont assisté, de la part des différentes délégations en lice et de leurs ambassadeurs de luxe : David Beckham associé au prince William et au Premier ministre David Cameron pour Angleterre 2018, ou Zinedine Zidane, qui souhaitait, avec Christian Karembeu, aider à offrir à Qatar 2022 l'organisation du premier Mondial du monde arabe. "Un festival de mauvais goût", déplorait le site du quotidien 20 Minutes dans son fil live, après les passages de la Russie avec son film projeté sur fond de techno, de l'Australie et de son kangourou ou encore de la Corée du Sud et de sa fillette. Un festival hollywoodien, quand Bill Clinton et Morgan Freeman apparurent en tandem pour défendre la candidature américaine pour 2022.
Jeudi, chacun des délégations a présenté la version définitive de son dossier, en vue de l'organisation de la compétition la plus médiatique de la planète, dont l'impact et les retombées économiques sont colossales pour le pays organisateur. Sepp Blatter a mis fin au suspense, en attribuant, après le vote des 22 membres du comité exécutif, les deux prochaines Coupes du monde à deux pays qui ne passent pas pour être de grandes nations de football :
- la Russie, déjà organisatrice des JO 2014, accueillera la Coupe du Monde 2018, pour le plus grand plaisir de sa délégations et des stars qui ont fait campagne (en l'occurrence Elena Isinbayeva et Andrei Archavine), ainsi que du boss de Chelsea, le magnat Roman Abramovitch, présent au moment du dévoilement de la décision. A noter le gros point faible de la Russie : des infrastructures déficientes... Poutine, qui ne s'est pas déplacé à Zurich mais en rêvait, doit exulter.
- le Qatar, qui a pris l'habitude d'offrir des ponts d'or à d'anciennes gloires en fin de carrière, se voit confier l'organisation de la Coupe du Monde 2022 !!! Un choix qui risque de faire beaucoup jaser ! On en a déjà beaucoup parlé, avec la participation vedette (moyennant près d'un million d'euros, selon le JDD !) de Zinedine Zidane, qui doit être aux anges, mais il s'agit également d'un dossier particulier, notamment en raison du gigantisme financier (76,8 milliards d'euros !) de l'enveloppe dédiée à cet événement, de la concentration géographique des 12 stades, répartis dans un rayon de 50 km, et de la particularité climatique du lieu (50°C en été). Avec les affaires de corruption en cours, cette décision risque fort de provoquer des remous. Le monde arabe décroche sa première Coupe du monde et la FIFA donne dans l'inédit, mais... qui pourra vraiment se payer un séjour à Dubaï pour y assister ? Le rassemblement le plus populaire au monde le restera-t-il ?
Avant de le savoir, on se donne rendez-vous en 2014... au Brésil !